Le plus vieux métier du monde, qui colle à la femme depuis la nuit des temps, s'est propagé aux quatre coins du pays, quoique sa proportion et son implantation varient d'une région à une autre. Mais le plus grave est que bien des femmes exercent la prostitution comme profession, comme source de revenus. La prostitution s'exerce à titre individuel ou en groupe dirigé soit par une femme, soit par un homme. Et ce n'est donc pas une surprise si la femme enregistre dans ce délit son plus gros score avec 57 femmes arrêtées, ce qui représente 46,72% du total des personnes interpellées qui est de l'ordre de 122. A ce sujet, il est peut-être utile de revenir sur l'arrestation par des éléments de la Gendarmerie nationale d'un groupe de femmes chapeauté par un homme, exerçant la prostitution en «communion».Théâtre de l'opération, le camp de toile Essalem sis à Tipaza. Son premier responsable louait des bungalows à des personnes pour y exercer la prostitution. Les gendarmes qui y ont mené une descente, sur ordre du procureur de la République territorialement compétent, ont procédé à l'arrestation de 30 personnes, 15 femmes et 15 hommes dont le gérant du camp et une mineure âgée de 19 ans. Les chambres étaient louées à 2000 DA le jour et à 3000 DA la nuitée, sans aucun contrôle de l'identité des convives, encore moins leur inscription sur le registre de l'établissement, normalement de rigueur. Au moment de cette fameuse prise, le gérant du camp était en compagnie de la mineure. En amont de ce fléau, figure l'incitation à l'exercice de la prostitution en milieu public, ou ce que l'on appelle plus communément le racolage. Une pratique en vogue pratiquée à même les trottoirs, au vu et au su de tout le monde. Pas moins de 52 racoleuses ont été arrêtées, soit 36,36% de l'ensemble des racoleurs évalué à 143 personnes. Et les statistiques de la Gendarmerie nationale révèlent que 8 wilayas du pays sortent tristement du lot, puisque revenant à chaque fois. Et le haut du podium est tenu par la wilaya de Tipaza (55 arrestations), suivie de Sétif (45), Mostaganem (40), Alger (23), Oum El Bouaghi (22), Oran (20), Aïn Defla (17) et Tizi Ouzou (15).A l'origine de l'existence et de l'expansion de ce phénomène, plusieurs facteurs puisant leurs racines pour l'essentiel dans les conditions sociales de ceux qui la pratiquent ou l'exercent, notamment la pauvreté qui gagne de plus en plus de pans de la société, la problématique du logement et la déperdition scolaire. En sus bien entendu du divorce et son terrible corollaire, les enfants, qui en sont les seules et uniques victimes, surtout quand la femme, qui assure le plus souvent leur garde, se remarie. Aussi, le phénomène trouve en les quartiers populeux et les cités universitaires ses terreaux favoris. Crime de moralité propre à la gent féminine, l'atteinte à la pudeur a néanmoins baissé d'un cran durant l'année 2008 où l'on n'a enregistré que 93 femmes arrêtées pour ce délit. Ce qui représente 9,30% du total des personnes interpellées et arrêtées de l'ordre de 1000. Et au-delà de ces chiffres relativement faibles, ce sont les conséquences néfastes de ce fléau, notamment sur la dislocation de bien de cellules familiales et l'effritement de la société. A plus forte raison que ces actes constituent le plus souvent le prélude à la prostitution et à la débauche avec, malheureusement, l'implication des enfants, majoritairement victimes de ces comportements autrefois totalement étrangers à la communauté nationale. La contrebande à la seconde marche du «podium» Elles étaient 307 à avoir été arrêtées par les éléments de la Gendarmerie nationale pour activité liée à la contrebande de diverses marchandises, soit une proportion relativement appréciable de 10,43% du total mixte de personnes arrêtées pour le même délit aux frontières est et ouest du pays. Explication : elles servent d'astuce pour les barons de ce crime organisé en vue de déjouer la vigilance des services de sécurité et des agents douaniers. Un artifice qui a, faut-il le relever, bien marché à un certain moment avant que les services de sécurité ne s'en rendent compte et prennent, désormais, leurs précautions. Remarque très importante que l'étude de la gendarmerie fait ressortir. La contrebande féminine est plus présente à l'ouest du pays avec un total de 287 femmes arrêtées dans cinq wilayas de cette région, avec la palme revenant à Aïn Témouchent (123), suivie de Tindouf (49), Oran (42), Béchar (40) et enfin Tlemcen (33). Ce qui explique d'ailleurs le surplus de vigilance de la part des éléments de la gendarmerie nationale qui ont redoublé d'efforts en multipliant notamment les barrages routiers . Autre délit auquel nos femmes semblent s'initier quand bien même timidement : les coups et blessures volontaires. Autrefois apanage exclusif des hommes, cette catégorie de délits a vu néanmoins la femme s'y impliquer. Elles étaient, en effet, seulement 241 femmes sur les 7135 personnes des deux sexes à être tombées dans les mailles des éléments de la gendarmerie nationale, toujours durant l'année 2008, pour coups et blessures volontaires. Mères de famille et harraga Nouveau fléau qui s'est vertigineusement amplifié au bout de seulement quatre ans, l'émigration clandestine est loin de constituer la chasse gardée du sexe fort. Quoique à la faible proportion de 2,45% sur l'ensemble des 7824 personnes arrêtées pour tentative d'émigration clandestine, les femmes étaient quand même 198 à tenter vainement l'aventure de la barque de la mort. Des femmes, soit mariées tentant de rejoindre l'autre rive de la Méditerranée en famille, soit de jeunes demoiselles qui imitent nos gars dans l'incertaine traversée. Voleuses et «kidnappeuses» Des femmes se font aussi voleuses, certaines en font même leur «métier», le temps, bien entendu, d'échapper aux mailles des services de sécurité. Du simple bijou ou effet vestimentaire tant désiré mais que la bourse ne permet pas d'acquérir, objets qui font par ailleurs l'une de leurs préoccupations majeures, à la subtilisation d'un sac à main chez la coiffeuse ou le hammam du coin le plus souvent. Mais nos femmes, notamment en milieux scolaire et universitaire, s'adonnent au vol du téléphone portable, des montres-bracelets. Pas moins de 77 femmes ont été arrêtées durant la même année pour avoir commis un vol. Proportion relativement insignifiante comparée au total des personnes des deux sexes arrêtées qui est de 6168. Autre indice révélateur des mutations dangereuses dans notre société, le kidnapping se conjugue aussi au féminin. Un crime abominable dont les victimes sont le plus souvent des enfants. En 2008, pas moins de 22 kidnappeuses ont été arrêtées sur un total de 175 personnes interpellées. Aussi, pas moins de 47 femmes ont été arrêtées pour crime prémédité, délit que l'on croyait relever des «prérogatives» de la gent masculine. Ce qui représente 10,49% de l'ensemble des personnes interpellées. Plaidoyer pour le durcissement des peines L'enquête ainsi menée par la Gendarmerie nationale étale on ne peut plus clairement l'étendue du mal, celui du délit au féminin qui prend des proportions alarmantes. Ses rédacteurs, qui observent le phénomène de près et au quotidien, pensent que l'arrestation et les peines de prison et les amendes ne suffisent pas. Et pour cause, les femmes arrêtées pour divers délits sont de plus en plus nombreuses. Le crime étant intimement lié à l'existence de l'être humain indépendamment de son sexe, l'enquête conclut que le traitement du fléau est aussi du ressort de la justice dont les agents sont exhortés à minimiser son étendue et à protéger aussi bien les personnes que les biens, privés ou publics, et, bien entendu, la moralité publique. En filigrane, il est suggéré la revue à la hausse des peines prévues dans le code pénal pour les délits traités dans l'enquête.