Des médecins généralistes ont appelé dimanche à Alger à l'inscription de la médecine générale et de famille comme spécialité à part entière pour la réhabilitation de cette partie de la médecine. "La médecine générale doit être un choix et non une obligation pour les étudiants en médecine. Cette spécialité doit être intégrée comme discipline parmi les autres spécialisations médicales, pour une meilleure harmonisation et performance des soins dans les structures hospitalières", a précisé le Dr Redouane Hadjij, président de la Société algérienne de médecine générale (SAMG), lors d'une conférence-débat, organisée au forum du quotidien DK-News. Le Dr Hadjij a estimé que la spécialisation en médecine générale pourrait redonner confiance aux malades qui opteront ainsi, en premier lieu, pour le médecin généraliste au lieu du spécialiste et désengorger par la même les CHU. Il a ajouté à ce propos que 80 % des soins qui se font dans les CHU sont des soins de premières instances et pourraient donc se faire dans les établissements de proximité, par des médecins généralistes. Selon le même intervenant, l'harmonisation du système de la santé ne peut se faire que par une graduation des soins et la répartition équilibrée des taches médicales. Le conférencier a rappelé dans ce sens que l'Algérie comptait pas moins de 36.000 médecins généralistes, ajoutant que l'ensemble de ces praticiens pouvaient être un atout majeur pour réorganiser le système de santé national. Intervenant sur la formation médicale, le directeur de la formation au ministère de la Santé, le Pr Moussa Arada, a souligné que les professionnels de la santé devaient être réévalués régulièrement et bénéficier de cycles de formation continue. Il a ajouté dans ce sens que la médecine évoluait et que les praticiens devaient être au courant des nouveautés en matière de médicaments, technicités et appareils médicaux. Le Pr Arada a considéré que la médecine générale était "la colonne vertébrale" du système sanitaire, mentionnant que c'est à travers le renforcement de cette discipline qu'on pouvait développer une médecine de proximité. De son côté, le Dr Abdelghani Benhabla, membre de la SAMG a estimé que la médecine générale devait faire l'objet d'une formation spécifique intégrant le volet théorique et le côté pratique, à la fois dans les centres hospitalo-universitaires et en ambulatoire (à l'extérieur du CHU). Il a rappelé que le médecin généraliste devait avoir une formation globale pour pouvoir orienter le malade par la suite vers la spécialité adaptée.