Les échauffourées se sont poursuivies hier dans la vallée du M'zab, faisant près d'une centaine de blessés, dont huit dans un état grave. Le Conseil des notables mozabites de Ghardaïa a lancé un SOS pour mettre un terme aux actes de violence et sauver la ville de Ghardaïa. Dans une lettre adressée au président de la République, ils demandent «leur droit constitutionnel à la sécurité des biens et des personnes». Le conseil qui redoutait la reprise de la violence, estime que l'allègement du dispositif sécuritaire dans la région a encouragé la recrudescence de la violence, initiée par les trublions, dont le seul et unique objectif est le pillage. Il précise que «la situation est chaotique parce que les forces de sécurité se sont retirées de certains points sensibles depuis plus de 48 heures». Les notables ont dénoncé la «passivité» du wali qui, selon eux, «n'a pas pris les choses au sérieux dès le début». La situation, estiment-ils, «aurait pu être maîtrisée au départ, mais malheureusement, elle n'a pas été prise en charge à temps», regrettent-ils. «Le wali, tonnent-ils, n'a pas écouté notre mise en garde concernant la précarité de la situation». Ils lui font porter «l'entière responsabilité». Le nouveau phénomène constaté et qui suscite des interrogations reste, par ailleurs, les faux barrages dressés à l'entrée de la ville, précisément aux environs de Oued Nechou, à 25 km de Ghardaïa. Selon des sources bien informées, «des personnes encagoulées n'hésitent pas à agresser les automobilistes, à l'entrée de la ville de Ghardaïa. Plusieurs ont, en effet, été rackettés durant ces deux derniers jours par des hommes armés, encagoulés». Le barrage a été dressé, ajoute notre source, à quelques kilomètres de celui de la Gendarmerie nationale. La psychose s'installe et tout est fermé, magasins, cafés, gargotes. Dans la nuit de vendredi, d'autres affrontements ont éclaté, notamment à Hadj Messaoud, Mermed, Chaâmba-Ni-Chane où des restaurants et des cafés ont été incendiés. Selon l'agence APS, citant un bilan provisoire des services de la wilaya, 64 locaux à caractère commercial et d'habitation, et 11 véhicules ont été saccagés, pillés puis incendiés dans de violents affrontements depuis jeudi. Dix-neuf personnes présumées impliquées dans ces affrontements et actes de vandalisme et de pillage, qui ont touché les différents quartiers des communes de Ghardaïa et de Bounoura, ont été interpellées par les forces de l'ordre en flagrant délit. «Pas moins de 70 personnes blessées par jets de pierres et autres projectiles au cours de ces affrontements, dont 24 policiers, ont reçu les soins nécessaires aux urgences de l'hôpital de Ghardaïa et à la clinique privée Oasis, a indiqué pour sa part une source hospitalière. «Huit personnes dans un état jugé très grave ont été hospitalisées, dont quatre brûlées et défigurées au vitriol et autres produits acides», a précisé la même source médicale. «Plusieurs agents de la Protection civile ont reçu des projectiles au cours de l'exercice de leur noble fonction, et souffrent de gêne respiratoire suite aux gaz carboniques dégagés par les produits incendiés», signale-t-on. Le wali rassure S'exprimant hier après-midi dans un point de presse, le wali de Ghardaïa, Mahmoud Djemaa, a condamné ces «événements regrettables déclenchés par des groupes de jeunes extrémistes», tout en appelant à «la sagesse et à la retenue de l'ensemble des habitants de la région pour mettre fin à ces affrontements sans objectifs qui entravent le développement de la région». Le wali a assuré que des renforts sécuritaires ont été déployés à travers l'ensemble de la vallée du M'zab «pour s'interposer entre les parties en conflit, éviter les affrontements et veiller à la sécurité des personnes et des biens».