La 4 G sera lancée en mai 2014, c'est-à dire juste après… le 17 avril 2014. Voilà, on n'est pas sûr qu'il y aura des élections présidentielles mais on est sûr que notre vie sur internet et au téléphone va changer quelques jours après… le scrutin. Notre vie sur internet et au téléphone est censée avoir déjà changé avec la 3G, mais on ne l'a pas beaucoup remarqué. Finalement, la 3 G, c'est comme les élections, c'est quand on en parle que c'est intéressant. Une fois que c'est fait, il reste une seule chose à… faire : mesurer le flop. On se rappelle tout le bruit qui a été fait autour de la 3G. Après plusieurs rendez-vous ratés et quelques prolongations de délai prolongées, on est parvenu à la lancer sans vraiment parvenir à la réussir. On ne peut pas réussir quelque chose qui est déjà dépassé, on le fait et c'est tout. Les autres, les consommateurs, ne savent pas si ça leur rapporte quelque chose, tellement ils savent déjà qu'il y a mieux. De toute façon, personne ne peut attendre la 4G sans passer par la 3G ! C'est aussi simple que dans les élections présidentielles, on ne peut pas aller à un quatrième mandat sans passer par le troisième. La différence, c'est que dans la vie sur internet et au téléphone, c'est la 3 G qui est dépassée alors que dans une élection présidentielle, c'est le quatrième mandat qui est décrié comme une vieillerie politique. Mais il faut reconnaître que l'élection présidentielle et le «4M» ont relégué la 4G au rang de simple figurant dans l'actualité. Regardez par exemple comment des événements aussi croustillants les uns que les autres se bousculent. Sellal insulte les Chaouis «juste pour rire», paraît-il, comme on dit dans les caméras cachées. Et c'en était une. Notre déjà «ex»-Premier ministre ne sait pas que raconter des blagues qui ne font rire personne. Il a même réussi à trouver deux Chaouis qui aiment bien se faire insulter. Sinon, ils ne seraient pas l'un sénateur et l'autre député du FLN. Après la vague d'indignation soulevée par la monumentale bourde de M. Sellal, MM. Brahim Boulahia, sénateur, et Tahar Khaoua, président du groupe parlementaire, tous deux de Batna, se sont donné le mot pour aller au secours du directeur de campagne d'Abdelaziz Bouteflika, avec la dose de zèle nécessaire à ce genre de situation. M. Boulahia était tout heureux et fier de raconter qu'en fait, M. Sellal s'adressait à lui personnellement, quand il a prononcé la phrase qui a fait scandale. Et de rappeler combien l'ancien Premier ministre est drôle, même s'il est «un peu trop populaire», et combien il est incapable d'insulte ! Quant à M. Khaoua, qui n'a pas la chance et l'honneur d'être l'interlocuteur direct de M. Sellal, il s'est contenté de reprendre les propos de son compagnon de parti qu'il a conforté dans son rôle. Pendant ce temps, la toile s'affole et la rue gronde à Batna et à Merouana pour dire qu'on n'insulte pas les Chaouis impunément. Ni les autres Algériens d'ailleurs qui demandent la tête d'Amara Benyounes pour son fameux «inâal bou li mayhebnach». Dans la foulée, la fac centrale a eu son samedi matin tranquille. Avec plus de monde, sans paniers à salade et d'autres mots d'ordre qui tracent une nouvelle perspective au mouvement Barakat qui s'est doté le lendemain d'une première coordination nationale. Difficile pour la 4G de se faire une place dans ces conditions. Mais elle n'en demandait pas tant. Pour une fois, on va en parler quand elle sera là. Si tout se passe bien pour le 4M. [email protected]