Alors qu'il essuyait déjà une avalanche de réactions acerbes et sarcastiques sur la Toile, des jeunes, touchés dans leur amour-propre, ont décidé de s'organiser et de préparer la riposte dans les prochains jours. Bouteflika doit bien se faire des soucis : avant même le début de la bataille électorale, son staff de campagne s'illustre par des propos qui font désordre et dont on peut deviner les conséquences sur "l'Algérie d'en bas". Après Amara Benyounès et son fameux "inaal bou limayhebnach", c'est autour d'Abdelmalek Sellal, dont la marque de fabrique est d'amuser la galerie, de faire la blague de trop. À la coupole du 5-Juillet où il a procédé à l'installation des directeurs locaux de campagne électorale, Abddelmalek Sellal a lancé à un convive les propos ci-après, rapportés par la chaîne Ennahar TV : "Vous savez ce qu'on dit à Constantine ? Le Chaoui, hacha rezk rebi." Ces propos que la chaîne, proche du cercle présidentiel, a diffusé par mégarde ont vite fait d'enflammer la Toile et de susciter des propos acerbes, notamment chez les Chaouis. Même Sellal qui d'ordinaire ne prête pas attention aux conséquences ni aux commentaires provoqués par ses "plaisanteries", comme lorsqu'il a usé du terme "fakakir", un vocable "démocratisé" et devenu célèbre en un laps de temps, s'est empressé à réagir sur la même chaîne. "Je suis désolé que mes propos soient mal interprétés. Moi, je suis connu. J'aime les Algériens, j'aime plaisanter avec eux et j'ai de très bons amis aux Aurès et à l'est du pays. Je ne fais pas de différence entre les Algériens, au contraire, je suis très fier de la région des Aurès et n'oubliez pas que la première balle (de la guerre de Libération) a été tirée dans cette région", a-t-il dit. Mais est-ce suffisant lorsqu'on sait qu'il n'est pas à sa première incartade ? Pas si sûr. Alors que Sellal essuyait déjà une avalanche de réactions acerbes et sarcastiques sur la Toile, des jeunes, touchés dans leur amour-propre, ont décidé de s'organiser et de préparer la riposte dans les prochains jours.À Batna, mais aussi à Alger. Inutile de dire que cette méprise politique pourrait servir grandement Benflis, issu de la région. Mais, en attendant, les réactions des politiques dont certains, notamment les islamistes, s'apprêtent à saisir les tribunaux sur Amara Benyounès, commencent à pleuvoir. "Pendant que le Président consacre ses dernières énergies à comploter contre son pays, à tenter de réunir de nouveau ses hommes de main, pour exécuter les sales besognes, ses ministres insultent nos parents et son directeur de campagne allume le feu du régionalisme le plus abject", s'est offusqué Sofiane Djilali, de Jil Djadid. "Alors que le conflit s'exacerbe à Ghardaïa entre communautés, et après avoir traité de ‘chardhima' certains manifestants du Sud, voilà M. Sellal faisant de mauvais mots sur les Chaouis", poursuit-il. Selon lui, "dans le climat de tension générale, de suspicion envers le pouvoir, de rejet du 4e mandat d'un homme malade mais protecteur des Chakib Khellil, Saâdani et autres délinquants de la République, des ministres et autres laudateurs du clan présidentiel allument le feu de la fitna, exactement comme ils l'ont promis : nous ou le chaos, vous acceptez que l'Algérie soit à nous ou alors le pays se transformera en Syrie, Libye ou pire !". "Après 15 ans de règne, M. Bouteflika aura réussi à sélectionner une classe politique servile mais dangereuse pour l'unité de la nation, à dilapider les deniers publics et à nous transformer en une farce ridicule aux yeux du monde. Désormais, l'Etat est menacé d'effondrement moral final, prélude à de très graves événements." Pour une entame de campagne "propre", comme il l'a promis, Sellal ne pouvait mieux commencer... K K Nom Adresse email