Le leader de l'opposition au Pakistan, Nawaz Sharif, a qualifié hier son assignation à résidence d'«illégale». «Nous ne pouvons accepter cette décision. L'assignation à résidence est illégale et immorale. Toutes ces décisions sont contraires à la Constitution», a déclaré Nawaz Sharif, qui est sorti de sa villa à Lahore (est) où il était assigné à résidence depuis le matin pour s'adresser à une foule de ses partisans. Nawaz Sharif a été assigné à résidence en début de journée pour le contraindre à ne pas mener la «longue marche» prévue aujourd'hui sur la capitale, Islamabad. Sharif «a reçu l'ordre de ne pas quitter son domicile à Lahore pendant trois jours», selon la police. Plusieurs autres responsables de l'opposition ont été visés par des mesures identiques, parmi lesquels l'ex-star du cricket reconvertie à la politique, Imran Khan, et le chef du principal parti islamiste Jamat-e-Islami. Selon des correspondants de presse, une voiture était garée devant la villa de M. Sharif «pour l'emmener à un rassemblement d'avocats dans le centre de Lahore». Le gouvernement pakistanais est actuellement confronté à une grave crise née d'un mouvement de contestation des avocats qui réclament le retour dans leurs fonctions des juges destitués en 2007 à l'ère du régime de l'ex-président pakistanais, le général Pervez Musharraf. Les avocats, à l'origine du mouvement, ont été rejoints par l'opposition politique, menée par Nawaz Sharif, furieux du verdict de la Cour suprême qui l'a exclu le 25 février de la vie publique. Affrontements lors d'une manifestation L'assignation à résidence du principal dirigeant de l'opposition pakistanaise, Nawaz Sharif, a provoqué des manifestations de rue qui ont débordé. Les policiers anti-émeute, équipés de matraques, ont dispersé environ 250 manifestants qui s'étaient rassemblés à 300 mètres de la résidence de Nawaz Sharif. Une dizaine de personnes ont été arrêtées. «Nous ne permettrons à quiconque de violer l'interdiction de rassemblement ou d'attaquer la police», a affirmé un responsable de la police. Les manifestants étaient essentiellement des membres de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) de Nawaz Sharif, premier parti d'opposition du pays, et de la Jamaat-e-Islamia. Plus de 500 personnes s'étaient auparavant rassemblées devant la villa de Nawaz Sharif.