Le président de l'APC de Maghnia, Ahmed Zahzouh, d'obédience FLN, a jeté l'éponge après plusieurs mois de tiraillements et de tergiversations entre lui et les 23 membres élus. Cette décision était presque attendue tant les dissensions au sein de cette assemblée élue avaient atteint un point de non-retour où seule la démission du maire pouvait sauver la commune d'un blocage certain de toutes ses activités à travers le gel des délibérations. Les élus de l'APC de différentes tendances politiques, reprochaient au maire «son incapacité dans la gestion de la collectivité» et s'appuient sur le fait que «depuis son installation, la commune n'a consommé que 2% du budget alloué d'une valeur de 80 milliards cts, destinés à plusieurs projets d'équipements de base de la ville tels le revêtement des artères, l'éclairage public et l'aménagement urbain». Ils lui reprochent aussi l'état de délabrement de la cité d'El-Hadja Maghnia qui s'est clochardisée et développée de manière anarchique. D'autres griefs sont retenus par certains élus contre le maire parmi lesquels des transactions douteuses et la régularisation de certaines assiettes de terrain illicites. Il faut dire qu'à Maghnia, on évoque souvent «la mafia du foncier» qui s'est érigée «en un véritable pouvoir local» en regard de la déforestation de la ceinture verte de la ville, transformée «par laxisme et complicité» en cités urbaines où ont été érigées de somptueuses résidences. Cette démission était donc attendue, d'autant plus que lors de la dernière session de l'APW de Tlemcen, il a été relevé le refus par les élus de l'APC de Maghnia de collaborer avec la commission du logement qui l'a mentionné dans son rapport qui fait état de 20 000 demandeurs de logements à Maghnia. Un chiffre jugé imaginaire par tous les élus de l'APW et à leur tête le wali de Tlemcen. Il est donc attendu l'élection d'un nouveau maire, mais de l'avis de tous les observateurs, «l'instabilité va perdurer et cette démission n'arrangera guère les intérêts de la commune car elle est au centre de plusieurs enjeux et autres intérêts des uns et des autres et loin des intérêts des citoyens».