Le bras de fer entre le cimentier Lafarge et 17 travailleurs licenciés n'est pas prêt de connaître son épilogue. Hier, les proches des employés licenciés, en grève de la faim depuis 29 jours, ont fermé l'accès à l'usine dans une tentative de faire réagir les pouvoirs publics qui restent insensibles au drame qui se déroule à huis clos, selon le proche d'un gréviste. Ces familles, qui s'étaient regroupées devant l'accès à la cimenterie la semaine dernière, avaient reçu des assurances du wali de Mascara «qui nous avait affirmé qu'il n'allait ménager aucun effort pour trouver une issue juste à ce problème», note la même source. Ne voyant rien venir, les proches de ces travailleurs, qui se sont constitués en comité, ont décidé hier de fermer l'accès aux véhicules à la cimenterie. «L'employeur qui refuse d'appliquer une décision de justice prononcée au nom du peuple algérien, a poussé son outrecuidance jusqu'à déposer une plainte contre des travailleurs qu'il a injustement licencié et qu'il accuse d'avoir saccagé un four, de destruction de biens d'autrui et d'entrave à la libre activité de l'entreprise, alors que c'est faux. Il est en train de commettre un crime et il aura sur la conscience la mort de ces grévistes qui ne veulent pas baisser les bras et qui refusent toujours de s'alimenter malgré notre insistance», soutient notre interlocuteur. Il y a quelques jours et au moment où l'état de santé de certains grévistes commençait à se détériorer, leurs familles avaient décidé d'observer un sit-in devant l'entrée de la cimenterie. «Cela nous a permis d'avoir une entrevue avec le wali de Mascara qui nous avait rassuré qu'il usera de tout son poids pour trouver une issue juste au litige qui oppose ces travailleurs à leur employeur. Mais rien n'a été fait et la santé de ces malheureux continue de péricliter», notent d'autres travailleurs venus soutenir leur collègues dont certains ont fait des séjours à l'hôpital pour hypoglycémie. Il y a lieu de rappeler que ces travailleurs ont été licenciés il y a environ six mois à la suite d'un mouvement de grève qui avait secoué la cimenterie. Après une action en justice, et fort d'une décision de réintégration en leur faveur, ils ont tenté de reprendre le travail mais sans succès. Leur employeur s'estimant dans son droit, a refusé, indiquent-ils, leur réintégration et le versement de leurs salaires, indemnités et primes impayés comme stipulé sur l'arrêt du tribunal de Mascara.