Les seize travailleurs de la cimenterie Lafarge de Oggaz, wilaya de Mascara, en grève de la faim depuis plus de 20 jours, ont reçu hier le soutien de leurs proches qui ont procédé à la fermeture de la RN4 au niveau de l'embranchement menant à la cimenterie. Ces grévistes qui revendiquent le droit à une réintégration et au versement des indemnités et autres allocations conformément à une décision de justice en leur faveur, ont également reçu le soutien de syndicalistes des autres secteurs d'activité. «Nous avons reçu même le soutien de représentants d'organisations de défense des droits de l'Homme, d'associations et de comités de quartier à l'instar de celui de la cité des 193 logements de Aïn Beida. Malheureusement, nous n'avons reçu la visite d'aucun représentant de la centrale syndicale. Sidi Saïd est occupé ailleurs, il ne se soucie pas du sort d'une quinzaine de travailleurs», s'insurgent des grévistes. Hier, leurs proches se sont rassemblés sur la RN4 qui relie Oran à Sig, qu'ils ont fermée à la circulation avant qu'ils ne soient convaincus par les agents de sécurité, qui s'étaient déplacés sur les lieux, à lever leur blocus pour libérer la voie. «Ils se sont rassemblés alors au niveau de l'embranchement menant vers la cimenterie. Ils sont en train de les laisser mourir dans l'indifférence. Le wali de Mascara qui effectuait dernièrement une visite dans la localité a évité le site. Ce n'est pas logique, leur employeur est dans l'illégalité, mais aucun ne le lui a rappelé. Il refuse d'appliquer une décision de la justice algérienne, c'est du mépris de sa part», affirment des proches que nous avons approchés. Il y a quelques jours, l'état de santé de certains grévistes s'était détérioré, ce qui avait nécessité leur transfert à l'hôpital de Sig. «On croyait que leur souffrance et leur détermination allaient susciter la réaction des responsables locaux, maias il n'en fut rien, ils se disent tous occupés par la campagne électorale», notent avec dépit des proches des 16 travailleurs licenciés. Des grévistes affirment que les responsables de la cimenterie qui refusent de les réintégrer usent d'une politique de dépeuplement du personnel de l'entreprise. «La cimenterie comptait 800 travailleurs, et actuellement, elle n'en compte que 570, ce n'est pas normal. Les responsables de Lafarge sont lancés dans une véritable dynamique de réduction des effectifs qui va à l'encontre de leurs engagements lors de la reprise du site», notent nos interlocuteurs. Hier en début d'après-midi, une délégation des représentants des grévistes a été reçue par le wali de Mascara, une initiative perçue comme une volonté des pouvoirs publics d'engager un dialogue pour trouver une issue à cette crise qui perdure et qui risque d'avoir des conséquences dramatiques. A l'heure où nous mettions sous presse, la délégation accompagnée par un représentant de la LADDH était toujours reçue dans le cabinet de la wilaya de Mascara.