Le déplacement hier de Abdelmalek Sellal dans la wilaya de Ghardaïa, non programmée au début dans son calendrier de campagne, était l'un des plus périlleux. Des dizaines de jeunes en furie ont tenté d'empêcher son meeting à Metlili, d'où il s'en est difficilement sorti grâce à un dispositif sécuritaire renforcé pour l'occasion. Des slogans hostiles ont été scandés par la foule qui manifestait en dehors de la salle, ainsi que d'autres réclamant le changement et «l'application des lois de la République à Ghardaïa sans exception». Les manifestants s'en sont pris particulièrement à la chaîne Ennahar «indésirable», lancent-ils. Le message semble être reçu par Abdelmalek Sellal qui promet, une fois dans la salle, de «revenir à Ghardaïa» et y séjourner plusieurs jours s'il le faut pour régler le différend intercommunautaire et mettre fin à la violence cyclique que vit la Vallée du M'zab depuis plusieurs mois. «Je connais les problèmes dans lesquels baigne la région et les dérives et autres dépassement qui s'y sont produits. Je vous assure que la politique de Bouteflika, depuis le début jusqu'à la fin, est une politique d'ouverture et de dialogue entre tous les Algériens», commence-t-il par assurer avant d'affirmer que «dès que le processus électoral sera achevé et que le nouveau gouvernement sera formé, je reviendrai dans la wilaya pour résoudre tous ces différends de façon définitive». Le directeur de campagne qui confirme par ses propos qu'il sera maintenu à son poste après l'élection présidentielle au cas où Bouteflika sera réélu, promet ainsi de réunir tout le monde autour de la même table pour prendre les décisions qui s'imposent pour le règlement définitif du problème de Ghardaïa. «Nous sommes tous des Algériens, nous appartenons à une même nation, unie et unifiée», enchaîne l'ex-Premier ministre qui promet encore une fois de régler le différend, «sans démagogie ni mensonges». Abdelmalek Sellal appelle, dans la foulée, son assistance à «ignorer les propos qui divisent», et n'écouter que «le moudjahid Bouteflika parce que c'est lui qui dit la vérité et donne de la lumière». «Nous trouverons la solution et nous prendrons toutes les mesures pour le retour à la paix et à la stabilité et au développement», ajoute encore Sellal qui affirme que l'Etat est en mesure de réaliser cela d'autant que les moyens existent. Bouteflika promet selon lui «une politique forte en direction du Sud», pour qu'il n'y ait pas de différence entre cette région et le nord du pays. A Beni Izguen, où il n'a pas trouvé des difficultés pour accéder à la salle, Sellal qui s'exprimait dans le même lieu où Bouteflika a fait un discours en 1999 «lorsqu'il avait décidé de se porter candidat», a tenu presque le même discours. Soyez sûrs que si Bouteflika est élu, l'un de ses premiers objectifs est le retour à la paix dans votre région», lance-t-il devant un public acquis, assurant que l'Etat va faire son devoir. Abdelmalek Sellal, parlera aussi de «constantes». «Nous sommes musulmans, nous parlons arabe et amazigh. Ce sont là des constantes que nul ne pourra utiliser à des fins politiques», avertit-il et de poursuivre : «L'Etat fera face à ceux qui toucheront à nos constantes». «Nous n'avons pas un pays de rechange», ajoute encore Sellal pour qui «le défi de Bouteflika est que tout le monde participe à la renaissance et à la deuxième république qu'il a projetée. Abdelmalek Sellal parlera également du développement de la région et de la disponibilité de l'Etat à aider «toutes les initiatives» allant dans ce sens. Sellal s'est ensuite rendu en fin d'après-midi à El Ménéa avant de regagner Alger.