La décennie noire, l'appel à la sagesse à Ghardaïa, la relance industrielle et la reconduction du candidat Bouteflika ont constitué hier les grands thèmes de la campagne électorale des six candidats et leurs représentants à la présidentielle du 17 avril prochain. Le candidat du parti AHD 54 à l'élection présidentielle du 17 avril prochain Ali Faouzi Rebaïne a axé hier à Relizane son discours électoral sur la décennie noire, promettant aux familles ayant subi les affres du terrorisme de régler définitivement leurs situations, à travers l'instauration de plusieurs lois d'indemnisation notamment. S'adressant d'abord aux familles victimes du terrorisme, M. Rebaïne s'est engagé, devant une nombreuse assistance à la maison de la culture de la wilaya, à instaurer une loi protégeant non seulement les personnes victimes de cette tragédie mais également les familles ayant perdu un des leurs. «Je suis contre une prise de décision politique pour régler les problèmes de toute personne ayant subi de loin ou de près le terrorisme, car viendra le jour où cette décision sera effacée par une autre», a-t-il déclaré. Au moment où M. Rebaïne promettait aux familles ayant subi les affres du terrorisme de régler définitivement leurs situations, des échauffourées ont éclaté hier à Metlili (Ghardaïa) entre des jeunes et les services d'ordre après un meeting animé par Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika. Des affrontements ont été provoqués par des jeunes venus interpeller Sellal et protester, selon eux, contre la «non-tenue des promesses' qu'il aurait données lorsqu'il était Premier ministre et qui concernent notamment l'emploi au profit des jeunes de la région. Les journalistes accompagnant la délégation de Sellal ont été pris pour cible par ces jeunes en colère et ont dû passer près d'une heure à l'intérieur de la salle omnisports ayant abrité le meeting, avant d'être évacués sous une protection sécuritaire. Lors du meeting qui a duré une vingtaine de minutes, Sellal a indiqué que le candidat Bouteflika s'engage à faire de cette localité «un véritable pôle de développement économique». «Si vous renouvelez votre confiance à notre candidat Bouteflika le 17 avril prochain, je vous promets que les problèmes socio-économiques seront résolus», a lancé Sellal à l'assistance. Il s'est également engagé à poursuivre le plan d'action qui a déjà été mis en œuvre en matière d'emploi, affirmant qu'il reviendrait à Ghardaïa pour ne la quitter «qu'une fois les problèmes de la région réglés définitivement». Sellal a en outre insisté sur la préservation de «l'unité nationale et de la stabilité du pays». Il a relevé à ce propos que l'Algérie est «une et indivisible et qu'il n'y a aucune différence entre le Nord et le Sud», assurant que la politique prônée par Bouteflika a toujours combattu les injustices et les inégalités entre les régions. Sellal a enfin appelé à privilégier la voie du dialogue et de la concertation pour venir à bout des problèmes posés. Le directeur de campagne d'Abdelaziz Bouteflika a animé un autre meeting, la même journée, à Beni Izguen, toujours dans la wilaya de Ghardaïa. De son côté, le candidat indépendant à la présidentielle du 17 avril, Ali Benflis s'est engagé hier à Skikda à relever de 15% la contribution du secteur de l'industrie au PIB, en adoptant un plan national de relance industrielle. «Je m'engage, une fois élu président de la République, à relever de 15% la contribution de l'industrie au PIB, en adoptant un plan national de relance industrielle s'étalant sur cinq ans», a déclaré M. Benflis lors d'un meeting au centre culturel Aïssat Idir au 18e jour de la campagne électorale. M. Benflis, qui a critiqué l'absence d'une stratégie «aux contours clairs» dans l'industrie nationale, a promis de relancer plusieurs filiales de l'industrie, à l'instar de l'industrie pétrochimique qui a pour base la wilaya de Skikda. Dans ce sens, il a souligné que les mesures et engagements du programme de renouveau national qu'il propose au peuple algérien dans le secteur de l'industrie visaient à créer des milliers de nouveaux postes d'emplois. Par ailleurs, M. Benflis s'est engagé à éliminer la pollution environnementale due à l'activité industrielle, particulièrement dans la wilaya de Skikda, en s'appuyant sur les nouvelles technologies et en adoptant un nouveau modèle énergétique basé sur les énergies nouvelles, à l'exemple de l'énergie solaires dans le secteur de l'industrie et le transport en vue d'introduire l'ère de l'économie verte en Algérie. Toujours dans le cadre de la campagne électorale, «l'élection du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika, le 17 avril prochain signifie la stabilité du pays et la poursuite des réformes engagées», ont affirmé hier à Batna MM. Abdelkader Bensalah et Abdelaziz Belkhadem. Animant un meeting électoral dans la salle omnisport du complexe sportif du 1er-Novembre 1954, devant une foule importante, le secrétaire général du RND, Abdelkader Bensalah a estimé que l'élection par la majorité des Algériens et des Algériennes de Bouteflika renforcera la stabilité et consolidera le développement et les fondements de l'Etat que nous voulons orgueilleux et fier. Il a également indiqué que Bouteflika a accepté l'appel du peuple pour présenter sa candidature parce qu'il est convaincu que ce qui a été fait en 15 ans est excellent mais que beaucoup de choses restent encore à réaliser. Par ailleurs, le candidat du Front national algérien (FNA) Moussa Touati, a assuré hier qu'il animerait son meeting national électoral samedi à la salle omnisports Hocine-Chaâlane du complexe Tchaker à Blida bien que n'ayant pas été programmé. «Je me rendrai à Blida et j'y animerai mon meeting national même si je dois le faire dans la rue. Ce sera alors l'occasion de montrer que la campagne électorale est émaillée de dépassements et d'infractions», s'est élevé M. Touati qui s'exprimait au forum du quotidien «El Moudjahid». Il a justifié sa décision par le manquement de l'administration aux lois régissant pareille matière qui, selon ses propos, stipulent que «lors de la désignation des salles de meeting électoraux par tirage au sort, la priorité est accordée au candidat et non pas à ses représentants ou directeur de campagne».