Premier président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, fut l'homme au nationalisme inébranlable qui a aidé, par son combat et engagement, à libérer le pays du joug colonial et eu, par conséquent, le mérite d'inscrire son nom parmi les figures emblématiques de la guerre de libération nationale. Décédé dans son domicile familial à Alger, un 11 avril de l'année 2012 à l'âge de 96 ans, Ahmed Ben Bella, la trentaine à peine entamée, rejoint le Parti du peuple algérien (PPA), suite aux massacres du 8 mai 1945 de la population algérienne par les forces coloniales, puis le Mouvement pour le triomphe des libertés et de la démocratie (MTLD), deux partis fondés par le père du nationalisme algérien, Messali Hadj. Décidé à aller jusqu'au bout de sa lutte pour arracher l'indépendance de l'Algérie, feu Ben Bella a apporté une importante contribution en tant que membre de la direction nationale de l'Organisation Spéciale (OS) en charge de l'Oranie, puis comme premier dirigeant de cette structure politico-militaire qui comptait dans ses rangs les noms les plus prestigieux du mouvement indépendantiste, à savoir Mohamed Belouizdad, Hocine Ait Ahmed, Mostefa Benboulaid, Didouche Mourad, Larbi Ben M'hidi et Mohamed Boudiaf, entre autres. Né le 25 décembre 1916 à Maghnia (Tlemcen), le défunt président figurait parmi les neuf chefs historiques de la Révolution du 1er novembre 1954. C'est lui qui a annoncé au monde, à travers les ondes de la radio du Caire, le début de l'insurrection contre le colonialisme français. Ministre d'Etat et Premier vice-président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) jusqu'à l'indépendance de l'Algérie (alors qu'il était détenu dans les geôles françaises depuis le rapt de l'avion qui le transportait en compagnie de Hocine Ait Ahmed, Mohamed Boudiaf, Mohamed Khider et Mostefa Lacheraf à l'automne 1956), il était devenu le premier chef du gouvernement algérien de l'Algérie indépendante en septembre 1962 avant d'être élu, en septembre 1963, président de la République. Destitué le 19 juin 1965, Ahmed Ben Bella est resté en résidence surveillée jusqu'à juillet 1979. Il fut assigné, par la suite, à résidence à M'sila (est d'Alger) avant d'être libéré en octobre 1980. Il fonde ensuite, en France, le Mouvement pour la démocratie en Algérie (MDA). Il rentre définitivement en Algérie le 29 septembre 1990. Auteur, entre autres, de "L'islam et la révolution algérienne" et "La filiation maudite'', feu Ben Bella a occupé de 2007 jusqu'à sa mort, le poste de président du groupe des Sages de l'Union africaine (UA). Suite à la triste nouvelle du décès d'Ahmed Ben Bella, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait décrété un deuil national de huit jours et déploré, dans un message de condoléances adressé à la famille du défunt, la perte d'un des grands hommes de l'Algérie et des sages dirigeants africains. "Les grands hommes nous quittent mais leur souvenir demeure éternel. L'un des plus éminents dirigeants de l'Etat algérien moderne et un des sages dirigeants africains, le président moudjahid Ahmed Ben Bella nous a quittés aujourd'hui, puisse Dieu Le Tout puissant l'accueillir en Son vaste paradis aux cotés de ceux qu'Il a comblés de Ses bienfaits et entourés de Sa grâce éternelle", avait écrit le président Bouteflika dans son message. Les titres de la presse nationale et même certains de la presse internationale du 12 avril 2012 avaient rendu un hommage au défunt président, en le qualifiant de "monument de l'histoire" et d'"homme d'une grande expérience politique". L'ensemble des journaux lui on réservé des pages entières pour rappeler son parcours militant, et surtout pour dresser des portraits d'un moudjahid et d'un grand homme politique, en mettant en avant son militantisme et combat pour l'indépendance de l'Algérie.