Les discussions menées au Caire par les mouvements palestiniens, Hamas et Fatah, achoppent notamment sur la question du programme du prochain gouvernement, tandis que des progrès ont été enregistrés sur d'autres dossiers épineux, selon un dirigeant palestinien. «Nous avons enregistré des progrès sur certains dossiers épineux comme la réconciliation, les élections, mais des divergences subsistent dans la composition et le programme d'un gouvernement d'entente nationale», a dit hier Abdel Rahim Mellouh, membre de l'exécutif de l'OLP. Plusieurs participants, dont le député indépendant Moustapha Barghouthi, ont pour leur part rapporté la conclusion d'un accord dimanche soir sur la tenue des législatives et de la présidentielle «avant fin janvier 2010». Le Hamas refuse jusqu'ici la tenue de nouvelles législatives avant la fin du mandat du Parlement actuel, qu'il domine, en janvier 2010. Il exige en revanche un scrutin présidentiel, faisant valoir que le mandat de M. Abbas à la tête de l'Autorité palestinienne s'achevait normalement le 8 janvier 2009, ce que le Fatah conteste. Cinq commissions regroupant des représentants du Fatah et du Hamas ainsi que ceux d'autres factions palestiniennes ont lancé leurs travaux le 10 mars dans le cadre du processus de réconciliation interpalestinienne. Elles doivent aboutir d'ici au 22 mars, date prévue selon plusieurs négociateurs palestiniens au Caire pour la conclusion d'un document final sur cette réconciliation. Les divergences portent, selon M. Mellouh, sur les engagements que devrait prendre le gouvernement pour s'ouvrir sur la communauté internationale et sur la composition du gouvernement. Le Hamas est appelé dans ce contexte à reconnaître les accords conclus par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) — qui a accepté la création d'un Etat palestinien aux côtés de l'Etat hébreu et a renoncé à la violence —, en vue de sa participation à un gouvernement d'entente nationale. Un tel engagement, exigé également par la communauté internationale, notamment les Etats-Unis et l'Europe, signifierait une reconnaissance, bien qu'indirecte, d'Israël par le Hamas. Cité par l'agence de presse égyptienne Mena, le porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Fawzi Barhoum, a répété que le Hamas pouvait «adhérer à un programme qui respecterait les engagements de l'OLP sans s'y engager formellement». «Pourquoi devons-nous former un gouvernement sur la base des critères dictés par les Etats-Unis et Israël ?», s'est encore interrogé ce dirigeant. Le Fatah, a-t-il averti, «doit tirer les conclusions de plusieurs années de négociations avec Israël au cours desquelles ce mouvement a appliqué à la lettre ses engagements sans contrepartie de la part de l'Etat hébreu». Les cinq commissions qui travaillent à huis clos, sous le patronage de l'Egypte, portent sur la création d'un gouvernement d'entente d'ici à fin mars, la réconciliation, la refonte des services de sécurité, la réorganisation de l'OLP et la préparation des élections présidentielle et législatives.