Les marins pêcheurs ne sont pas au bout de leurs peines. Faisant face à la main criminelle de l'homme qui pollue dangereusement leur noble métier, en usant de moyens déloyaux comme la pêche à l'explosif ou encore la chasse effrénée aux animaux de mer, ils buteraient ces dernières années sur un autre adversaire beaucoup plus pernicieux. Il s'agit d'une algue tueuse larguée en Méditerranée en 1984. Son terrain de prédilection, le milieu marin pollué, d'où son évolution rapide à la faveur des innombrables rejets industriels et autres déchets du bassin méditerranéen, ravageant tout ce qui se trouve sur son passage, faune et flore en premier. Cette plante tropicale absorbe l'oxygène et empoisonne le poisson et le corail. On parle actuellement d'une superficie de 2 millions d'hectares contaminée par la plante. Au niveau du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, on ne semble pas être dérangé outre mesure par le phénomène. La chargée de communication au département de Smaïl Mimoune affirme n'en avoir pris connaissance qu'au moment de notre interpellation à ce sujet. Mme Khazem nous a néanmoins orienté vers le département de l'environnement, ou à défaut, à l'unité de recherche relevant du Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture, sis à Bou Ismaïl. Tout comme d'ailleurs nous l'a conseillé Toufik Rahmani, directeur général de la chambre nationale de la pêche et de l'aquaculture. Sauf que lui ne s'est pas retenu et n'a pas hésité à tirer à boulets rouges sur Hocine Bellout, président de la Commission nationale des marins pêcheurs relevant de l'UGCAA, celui à qui l'on doit cette information sur les algues toxiques, en le qualifiant tout simplement de «profane en la matière». «Il ne fait que mélanger les genres et multiplie les déclarations à la presse», dira M. Rahmani. Nos tentatives de prendre attache avec Mohamed Ghezali, directeur du CNRPA de Bou Ismaïl ont été vaines, puisqu'à l'autre bout du fil, on nous répondit que le concerné était en séminaire et que personne d'autre n'était sur les lieux pour éclairer notre lanterne.