Belkacem Sahli, membre de la Commission nationale de surveillance de l'élection présidentielle, a réaffirmé, hier à Alger, que le scrutin du 17 avril s'était déroulé dans une «totale» transparence et a appelé les candidats perdants, notamment Ali Benflis, à accepter leur défaite. Invité au quotidien national DK News, M. Sahli, également SG du parti politique l'Alliance nationale républicaine (ANR), a qualifié les résultats de cette élection de «satisfaisants». «Nous avons attendu la proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel pour les commenter par respect aux institutions de l'Etat», a-t-il indiqué, en ajoutant que «le scrutin était une véritable réussite et qu'il s'était déroulé dans de bonnes conditions». Pour appuyer ses propos, le premier responsable de l'ANR a fait savoir qu'en Afrique, plus de 25 Etats étaient obligés, ces derniers temps, de reporter leurs élections, mais pas l'Algérie. «La preuve que la volonté du peuple est respectée», a-t-il affirmé, tout en félicitant les Algériens de n'avoir laissé aucune occasion aux parties qui tentaient de déstabiliser la sécurité du pays. «Nous estimons que 52% de taux de participation à cette élection est un bon résultat par rapport aux 43% de 2012», a-t-il noté. Selon l'intervenant, la plupart des parties engagées dans le processus électoral, à savoir les juges, les observateurs, les représentants des candidats aux bureaux de votes, ont assuré que le scrutin présidentiel était intègre. S'agissant des candidats perdants qui refusent les résultats du scrutin et accusent l'Etat de fraude, M. Sahli répond à Ali Benflis, sans citer son nom, qu'il doit se rendre à l'évidence et avoir la culture de la défaite. «Quand il (Benflis) était directeur de campagne du président Abdelaziz Bouteflika en 1999, il n'avait pas réfuté les résultats et n'a jamais parlé de fraude», a-t-il dit avant d'ajouter : «Il menace de publier un livre blanc sur la fraude électorale alors qu'il n'a aucune preuve concrète. Ses accusations sont infondées.» S'il détenait, poursuit le conférencier, des preuves tangibles, il les aurait présentées au Conseil constitutionnel pour faire valoir ses droits. «Le pays est stable» Abordant les dépassements relevés au cours de la campagne électorale, M. Sahli les a qualifiés de normaux, cependant il a condamné les violentes manifestations de Béjaïa qui ont empêché Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du président Bouteflika, d'animer son meeting et où des journalistes et des agents de sécurité ont été blessés. «Je n'accepte pas qu'un journaliste, quelles que soient ses opinions politiques, soit traité violemment», a-t-il souligné, tout en affirmant : «Nous ne sommes pas contre les mouvements opposants tels que Barakat ; ils ont le droit de s'exprimer, mais en respectant les lois». A cet effet, M. Sahli a déploré les dépassements observés lors de la commémoration du Printemps berbère à Tizi Ouzou. «Nous sommes désolés pour ce qui s'est passé en Kabylie mais les autorités ont fait leur devoir et les responsables ont été interpellés, car c'est inconcevable que la dignité des citoyens soit piétinée», a-t-il dit. S'exprimant sur les futurs défis et les enjeux du prochain gouvernement, le même responsable a fait savoir que son parti veille sur l'application du programme du président de la République, M. Bouteflika, qui a pour objectif de préparer la jeunesse algérienne «appelée à reprendre le flambeau», de renforcer la sécurité du pays et d'accorder une importante place à l'opposition et à la société civile. M. Sahli a indiqué en outre que son parti politique favorise un gouvernement regroupant les différentes tendances politiques. «Je connais les prérogatives pour former un gouvernement, il n'y aucune loi qui l'oblige à représenter la majorité parlementaire», a-t-il martelé. S'agissant de l'aspect sécuritaire, l'intervenant a assuré que le pays est stable, car l'Armée nationale populaire est professionnelle et a une grande expérience. «Notre sécurité n'est pas menacée, mais sur le plan politique, il faut aller vers la démocratie en faisant participer le peuple à la réforme de la Constitution», a-t-il rappelé.