Nul ne peut ignorer l'ampleur alarmante prise par la violence dans la société de manière générale et en milieu scolaire plus particulièrement. Des actes dramatiques, voire intolérables, sont quotidiennement relatés dans la presse, donnant une idée sur la gravité de la situation. Ce phénomène n'a épargné personne. Tous les animateurs de la famille de l'éducation sont concernés : enseignants, élèves, encadreurs administratifs ont été, un jour ou l'autre, confrontés à une des formes de violence, souvent difficile à gérer. Les causes de ces faits sont multiples et les conséquences dramatiques. Si physiquement la victime a une chance de s'en sortir indemne, les séquelles sont grandes sur le plan psychique dans la mesure où de nombreuses «cibles» continuent de vivre avec des traumatismes souvent difficiles à évacuer, faute d'une prise en charge efficace. La violence physique a eu, comme toujours, une bonne part dans le milieu scolaire. Même si l'utilisation de la violence a été, en tout temps, déconseillée dans l'acte de l'apprentissage pédagogique, les enseignants continuent de faire appel au «bâton» pour faire taire un élément «perturbateur» ou punir le «mauvais» élève qui a failli à son devoir scolaire. Le pire pour un secteur, aussi sensible qu'important, est celui d'atteindre le stade de la criminalité qui a, malgré toutes les craintes exprimées, réussi à se faufiler au sein de l'école, voire à l'intérieur des classes. L'utilisation de l'arme blanche a été presque banalisée. Tous les moyens sont ainsi permis et devenus possibles pour l'exercice d'actes de violences les plus brutales. Les exemples sont divers, dont celui qui a ébranlé, il y a quelques jours, la wilaya d'Oran, après qu'un élève scolarisé au CEM Zaki Saïd ait mis fin aux jours de son camarade à la sortie du collège situé à la cité des Amandiers. La mise en circulation des stupéfiants à proximité des écoles ne fait qu'aggraver la situation. L'école est devenue, de nos jours, le théâtre de toutes les formes de brutalité : violence verbale et physique, atteintes aux biens, vols, viols, usage ou trafic de produits stupéfiants, port d'armes et bien d'autres ont transformé la quiétude qui régnait au sein des établissements scolaires en véritable atmosphère de peur, de crainte et de tous les maux. Le débat s'impose. Le ministère de l'Education nationale a déjà préconisé des moyens pour freiner le rouleau compresseur de la violence. Le renforcement de la sécurité dans les établissements a été la première mesure prise pour tenter de maîtriser la situation. Ce qui sera concrétisé par le recrutement de 10 000 surveillants, appelés à avoir un œil vigilant sur le comportement de toutes les personnes faisant partie de la famille de l'éducation. D'autres mesures ont également été prises pour tenter de diminuer la cadence de la violence. L'éradication du problème de la surcharge des classes est également prévue, histoire de diminuer la pression et de permettre une meilleure relation entre l'enseignant et l'élève. Outre le renforcement de la sécurité, il sera aussi question de revoir l'arsenal juridique. Pour cela, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a annoncé la préparation d'un décret portant sur les dispositifs de lutte contre la violence au sein des établissements scolaires. Un texte en cours d'élaboration qui définira avec précision la responsabilité de tout un chacun dans cette situation. L'élaboration d'un plan national de lutte contre la violence est devenue aujourd'hui une nécessité. Les contours de ce projet ne vont pas tarder à être dévoilés, puisque ce département prévoit l'organisation, fin mai, d'une conférence nationale sur le thème avec la participation des acteurs concernés.