La violence en milieu scolaire a été au centre des débats, hier, lors d'une journée nationale d'information et d'étude sur la prévention de la violence en milieu scolaire organisée à l'Institut de formation et de perfectionnement des maîtres de Ben Aknoun à Alger, en présence du ministre de l'Education nationale, ainsi que des professeurs et sociologues. " Le phénomène de la violence en milieu scolaire inquiète de plus en plus la communauté éducative dans différents pays du monde. Ce phénomène commence aussi à prendre de l'ampleur chez nous, ces dernières années ; nous devrons contrer ce phénomène par tous les moyens préventifs et pédagogiques, cette journée va aider à trouver un consensus et à enrichir notre stratégie pour la lutte contre la violence à l'école. L'école c'est avant tout un lieu de culture, de savoir et d'éducation, où on éduque les élèves à vivre ensemble. La violence existe même dans la société, l'école doit enseigner pour contrer ce phénomène ", a expliqué Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale. Le phénomène de la violence au sein des établissements scolaires et à leurs abords immédiats, se manifeste sous des formes et actes multiples (violences verbales, insultes et médisances, violence physique telles que coups et blessures, violences morales comme le harcèlement, intrusions , racket, usage ou trafic de stupéfiants, port d'objets dangereux, armes blanches…Selon des enquêtes et études menées par le ministère de l'Education nationale en collaboration avec l'Unicef il en ressort que les faits de violence les plus fréquents sont exercés par des élèves sur d'autres suivis de la violence exercée par les élèves sur les enseignants et l'administration scolaire, puis, en troisième position, la violence qui s'exerce entre les enseignants et l'administration scolaire sur les élèves, et enfin, la violence qui s'exerce entre les enseignants ou entre ces derniers et l'administration. Par ailleurs, les degrés de gravité de ce phénomène sont variables, allant des insanités perturbant le climat de l'établissement scolaire, jusqu'aux actes graves pouvant constituer des infractions et des délits qui relèvent d'une situation pénale. M. Benbouzid, a souligné, toutefois, l'effort qu'a engagé son département pour lutter contre ce phénomène. Il rappellera à ce propos les différentes réformes du système pédagogique et l'introduction de certaines matières nécessaires telles l'éducation civique, morale, sportive et islamique, Aussi, les textes régissant le secteur de l'éducation interdisent formellement la pratique de la violence quelle qu'en soit la nature ; un bon nombre de mesures a été pris pour prévenir ce phénomène, notamment l'interdiction par des dispositions législatives et réglementaires, loi d'orientation sur l'éducation nationale, décret, arrêté, circulaires, mise en place d'une commission nationale de lutte contre la violence et les fléaux dans les établissements scolaires. Le ministre a indiqué qu'un projet de décret exécutif portant sur la lutte contre la violence en milieu scolaire a été remis au secrétariat général du gouvernement, et des ateliers seront organisés pour débattre ce décret. Selon quelques statistiques, l'évolution de la violence a été enregistrée surtout entre 2000 et 2004, ainsi il y a eu une régression de violence estimée à 1,57% notamment entre 2001-2002, et 2005-2006. Intervenant à cette rencontre le professeur et sociologue M. Hakiki a indiqué que selon une étude et enquête sociologique qu'il a menée sur deux lycées d'Alger , à savoir celui des élèves issus de familles défavorisées " Lycée Okba " et " lycée Bouamama " et ceux des élèves issues de familles aisées, il en ressort que 50% des élèves violents sont ceux du lycée Bouamama, des élèves dont les parents sont des cadres. " La violence existe dans la société et la famille, il faut un travail et un effort communs, si on laisse l'école seule lutter contre ce phénomène nous n'allons pas malheureusement aboutir à le contrer définitivement, l'école fait partie de la société et subit aussi ce que subit la société", a-t-il fait remarquer. Samira Hamadi