La tension monte en Egypte à l'approche de la présidentielle. Trois attentats ont tué un soldat et un policier ce vendredi, à la veille de l'ouverture de la campagne pour la présidentielle. C'est dans la péninsule du Sinaï, bastion de ces groupes d'insurgés, qu'un kamikaze a fait exploser sa bombe à un poste de contrôle routier de la police et de l'armée à Al-Tour, chef-lieu de la province du Sud-Sinaï et de ses stations balnéaires de la mer Rouge, dont l'emblématique Charm-Cheikh. Un soldat a été tué et six policiers blessés. Quasiment au même moment, cinq ouvriers égyptiens ont été blessés par un autre attentat-suicide contre un bus sur une route voisine, selon le ministère de l'Intérieur. Enfin, un peu plus tard au Caire, un engin explosif caché dans le boîtier d'un feu de signalisation a tué un policier et en a blessé quatre autres, dont un officier, selon le ministère. Depuis plusieurs mois, les forces de l'ordre en Egypte sont la cible d'une vague d'attentats revendiqués par des groupes jihadistes disant agir en représailles à la sanglante répression qui s'est abattue sur les partisans de Mohamed Morsi depuis qu'il a été destitué et arrêté par l'armée il y a dix mois. L'ex-chef de l'armée, Abdel Fattah al-Sissi, artisan de la chute du président islamiste Mohamed Morsi, de l'organisation des Frères musulmans en juillet dernier, sûr de remporter le scrutin, est devenu une cible. Devenu maréchal, puis candidat à l'élection présidentielle des 26 et 27 mai, Abdel Fattah al-Sissi est le véritable homme fort de l'Egypte et jouit d'une popularité au sein d'une population excédée par trois années de chaos depuis la révolte qui a provoqué la chute du régime de Hosni Moubarak début 2011. Ces attaques jihadistes ont fait quelque 500 morts en dix mois parmi les forces de sécurité, assure le gouvernement intérimaire mis en place le 3 juillet par le général Abdel Fattah al-Sissi juste après l'annonce de l'arrestation de Mohamed Morsi, premier président égyptien élu démocratiquement.