Avec l'augmentation du parc des téléphones portables, les Algériens deviennent de plus en plus accros du cellulaire. Mode ou maladie du siècle, la téléphomanie peut s'avérer dangereuse, à partir du moment où le téléphone devient une vraie drogue. Citons, à titre d'exemple, son utilisation au volant. Dans ce cas, le téléphone peut être source de danger, quelques secondes d'inattention suffisent pour provoquer l'accident. Entre le moment utilisé pour décrocher et appuyer sur le bon bouton, lire l'écran à cristaux liquides et prendre la communication, tout est possible lorsque la circulation est intense. Face à ce phénomène, les pouvoirs publics n'ont pas trouvé mieux que d'adopter une loi interdisant l'utilisation des portables au volant, et toute personne qui l'enfreint est passive d'une amende ou du retrait du permis de conduire pour un délai allant jusqu'à 3 mois. Mais comme la téléphomanie domine, le conducteur a su trouver la solution appropriée : l'équipement kit mains libres, alors que ce dernier est tout aussi interdit. Encourageant indirectement l'expansion de ce phénomène, les opérateurs de la téléphonie mobile en Algérie offrent des appels gratuits, notamment les offres Millénium de Djezzy qui permet des appels gratuits à partir de 21h «Illimités» et «Free» de Nedjma qui offre des appels gratuits durant toute la journée, ou encore «premium» de Mobilis qui permet d'être en contact 24h/24 avec plusieurs numéros sélectionnés dans le même réseau. D'autres promotions vont dans ce sens. Résultat : une majorité d'abonnés à la téléphonie mobile trouvent un moyen adéquat pour passer entre 2 et 4 heures au téléphone par jour. Interrogés à ce propos, la plupart des étudiants affirment que le téléphone est devenu une drogue indispensable. «Je suis tout le temps collé à mon téléphone, je ne peux m'en passer. Pour cela, j'ai acheté deux puces. J'ai opté pour la «Millénium» de Djezzy pour téléphoner de nuit, mais la journée j'utilise la puce «Free», nous déclare Fethi, étudiant à l'Institut de droit. Lynda, quant à elle, se plaint de ses deux filles qui passent la plupart de leur temps au téléphone : «Je passe mon temps à faire le gendarme», dit-elle. «Il ne se passe pas une minute sans que le téléphone ne sonne, durant les repas, la nuit, le matin… Il m'arrive de dormir et de me réveiller sur les discussions de mes filles au téléphone. C'est un vrai calvaire.» Ahmed, enseignant à l'université de Bouzaréah, se plaint, lui aussi, du manque de discipline de certains étudiants qui se permettent de décrocher leur téléphone en plein cours, ou encore, demander l'autorisation de sortir pour pouvoir répondre en toute tranquillité. Les parents, qui ne se rendent pas compte du danger encouru par leur progéniture, se permettent souvent d'acheter des portables à des enfants âgés de moins de 10 ans. Des recherches récentes menées par des professeurs de l'Institut de recherche contre le cancer de l'université de Pittsburgh ont prouvé que les émissions d'ondes électromagnétiques et les radiofréquences des téléphones portables représentent un danger pour la santé et risquent de provoquer le cancer du cerveau. Le débat bat son plein sur les risques, réels ou supposés, que représente l'usage immodéré du téléphone mobile. Et pour éviter toute surprise, les spécialistes recommandent de limiter leurs communications au strict minimum. A bon entendeur salut !