Le référendum organisé dans les régions ukrainiennes de Donetsk et de Lougansk aboutira à l'apparition d'une nouvelle entité territoriale et administrative dans l'est du pays, a annoncé hier aux journalistes le gouverneur populaire de Donetsk, Pavel Goubarev. «Le référendum signifie pour nous la création d'une nouvelle entité administrative», a déclaré M. Goubarev. Il s'est toutefois abstenu d'affirmer que la prochaine étape serait le rattachement de la région de Donetsk à la Russie. «Il est encore prématuré d'en parler», a indiqué le gouverneur, après avoir pris part au scrutin qui se déroule aujourd'hui dans les régions de Donetsk et de Lougansk. «Avez-vous vu les foules qui se dirigent vers les bureaux de vote ? Le taux de participation est très élevé : les gens se rendent aux urnes sans craindre les tirs», a constaté M.Goubarev. Un référendum sur le statut politique de ces deux régions s'est déroulé hier dans l'est de l'Ukraine. Les électeurs sont invités à répondre par oui ou par non à la question de savoir s'ils soutiennent la déclaration d'indépendance des Républiques de Donetsk et de Lougansk. Le vote se déroule sur fond d'opération militaire d'envergure lancée par les autorités de Kiev contre les partisans de la fédéralisation. L'armée ukrainienne utilise des blindés, l'artillerie et l'aviation. L'UE principale responsable de la crise L'ancien chancelier allemand, Gerhard Schröder, a estimé, hier, que l'Union européenne est la principale responsable de la crise ukrainienne, en ayant obligé Kiev à choisir entre un avenir avec l'UE ou avec la Russie, dans le journal Welt am Sonntag. «L'erreur fondamentale vient de la politique de l'UE en faveur d'un traité d'association que Bruxelles voulait signer avec l'Ukraine», a jugé M. Schröder. «L'UE a ignoré le fait que l'Ukraine est un pays profondément divisé culturellement. Depuis toujours, les gens du sud et de l'est du pays sont plutôt tournés vers la Russie et ceux de l'ouest plutôt vers l'UE», a-t-il rappelé. «On pouvait parler d'un traité d'association, mais il aurait fallu le faire avec la Russie en même temps. L'erreur de départ a été de dire ce sera ou un traité d'association avec l'UE ou une union douanière avec la Russie», a-t-il poursuivi. Tout en assurant par ailleurs que des erreurs ont été commises de toutes parts, M. Schröder ne condamne pas le rattachement de la Crimée à la Russie, à la suite d'un référendum. M. Schröder a également relativisé l'influence de Moscou sur les séparatistes pro-russes ukrainiens. «L'idée qu'il suffirait que le président russe ou le chef du gouvernement ou qui que ce soit d'autre n'aurait qu'à dire ‘basta' pour que tout rentre dans l'ordre n'est certainement pas réaliste», a-t-il commenté. Plus de sept millions d'Ukrainiens de l'Est étaient appelés hier à se prononcer sur l'indépendance des Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, deux régions frontalières de la Russie, où les populations contrôlent les principales villes.