Smaïl Chikhoune, président du Conseil d'affaires algéro-américain, a souligné hier sur les ondes de la Radio nationale que l'Algérie était devenue un pays incontournable pour les Etats-Unis en termes de coopération sécuritaire et économique. Se félicitant de l'importance de la relation entre les deux pays, il a expliqué que «le facteur stabilité a beaucoup œuvré en faveur de l'Algérie, le plus grand pays d'Afrique et que la nette amélioration du climat des affaires a été un argument pour intéresser de nombreuses entreprises américaines et ce, dans différents secteurs». Dans le même sillage, il a relevé que lors de la 47e Foire internationale d'Alger, qui se tiendra du 28 mai au 2 juin et où l'Amérique a été nommée invitée d'honneur, près de 80 entreprises américaines qui œuvrent dans les domaines pharmaceutique, technologique, agroalimentaire, de la construction et des transports, viendront exposer leurs produits et que près d'une centaine d'hommes d'affaires y participeront. «Les entreprises qui participeront à cette foire n'activent pas toutes dans le secteur des hydrocarbures. Les hommes d'affaires qui ont été conviés ont une expertise dans divers secteurs et en marge de cet évènement, ils tiendront des conférences sur des thématiques variées. A titre d'exemple, une société qui a une expertise mondiale dans la filière énergie renouvelable, va discuter avec des opérateurs économiques algériens afin d'apporter son expertise», a-t-il indiqué, soulignant l'importance de la communauté algérienne qui réside aux Etats-Unis au sein de ladite délégation. «Ces experts algériens ont un intérêt particulier vis-à-vis de leur pays d'origine et veulent apporter leur technologie et leur savoir-faire. Je citerai l'exemple d'un grand professeur de médecine qui réside à Georgetown et qui souhaite implanter un projet de recherche en Algérie. Ces personnes ont des compétences reconnues par leurs pairs américains. Elles sont sollicitées par des compagnies américaines en vue de les accompagner en Algérie pour ériger certains projets», a t-il déclaré. Une coopération axée sur un partenariat gagnant-gagnant Interrogé sur la persistance d'un déséquilibre dans la balance commerciale en faveur des hydrocarbures, M. Chikhoune a assuré que les Américains comptent investir davantage en Algérie. De nombreux projets d'investissements en partenariat avec des opérateurs publics et privés algériens, devront être annoncés à l'occasion de la foire. Il en veut pour preuve le projet «Algérie 2020, pôle de biotechnologie», qui doit être érigé au niveau de la nouvelle ville de Sidi Abdallah et dont le mémorandum d'entente doit être signé entre l'Etat algérien et l'association Pharma, à la fin de ce mois. Un projet pourvoyeur de richesses et d'emplois pour l'Algérie. «Actuellement, les Etats-Unis dépensent 125 milliards de dollars pour la recherche et le développement sur 3 pôles technologiques, à savoir Boston, Dublin et Singapour. L'Algérie, qui vise à assurer une couverture optimale des besoins nationaux en médicaments, ambitionne d'être une véritable plaque tournante de l'industrie pharmaceutique sur le plan africain et de la région Mena. En 2020, on devrait enregistrer la sortie des premières molécules, c'est-à-dire les molécules développées par les laboratoires qui, après avoir subi des essais cliniques, pourraient devenir des médicaments notamment dans le traitement des cancers et du diabète», a-t-il expliqué, assurant que le partenariat avec les USA est gagnant-gagnant puisque synonyme d'un transfert de technologie. Une stratégie pour exporter vers les Etats-Unis Relevant que les relations algéro-américaines ont enregistré un rehaussement important, concrétisé par la visite de John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, en avril, M. Chikhoune a indiqué que le secrétaire d'Etat à l'Energie, M. Ernest Moniz, participera à la Foire internationale d'Alger pour débattre de nombreux volets entrant dans le cadre de la relation bilatérale. Dans le même ordre d'idées, il soulignera que l'Algérie est le seul pays arabe et africain à avoir un pavillon à la prochaine Foire sur la biotechnologie de San Diego, un évènement international dont la portée est équivalente au Forum économique de Davos. C'est au ministre de la Santé algérien qu'est revenu l'insigne honneur de rédiger un discours au nom de la région Mena, signe de la place stratégique qu'occupe notre pays aux yeux des Etats-Unis», a-t-il relevé. Estimant que les produits algériens ont leur place sur le marché américain, notamment les dattes, l'huile d'olive, les figues sèches, il a annoncé qu'une centaine d'hommes d'affaires algériens sillonneront les Etats-Unis en octobre afin de conclure des partenariats dans des filières stratégiques. Suggestion a été faite aux opérateurs économiques algériens de se rassembler en coopérative afin d'augmenter le volume à exporter pour s'imposer face à la concurrence et satisfaire à longueur d'année le marché américain. Les exportations seront facilitées, puisque des procédures de simplifications réciproques sont en vigueur entre les deux pays et permettent aux hommes d'affaires de bénéficier de visa de deux ans, tout comme des négociations sont en cours pour le placement des produits algériens aux Etats-Unis, sans droits de taxes. S'agissant de la règle 51/49 qui suscite la critique des opérateurs étrangers, il a estimé qu'elle était justifiable dès lors qu'elle concerne des secteurs stratégiques. «Il faut aller vers un allègement des procédures afin d'attirer davantage les investisseurs», a-t-il conclu.