Les ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel ont réitéré dimanche à Bamako leur soutien aux efforts de l'Algérie visant à réunir les conditions de succès pour la tenue des pourparlers inter-maliens envisagés au Mali, selon le communiqué final des travaux de la réunion de haut niveau des ministres des Affaires étrangères du pays du Sahel. « Les participants ont réitéré dans le même temps leur soutien aux efforts de l'Algérie visant à réunir les conditions de succès pour la tenue des pourparlers inter-maliens envisagés au Mali. Tout en exprimant leur appui au plan d'action que l'Algérie entend mettre en œuvre prochainement dans ce sens, ils se sont engagés à demeurer pleinement disponibles, individuellement et collectivement, pour apporter leur contribution par les voies appropriées au succès du processus de ces pourparlers », lit-on dans le texte du communiqué. Ils ont exhorté « vivement les mouvements armés concernés » à prendre part aux discussions exploratoires engagées à Alger afin « d'apporter leur contribution au retour définitif de la paix » dans le Nord du Mali.
Afin de permettre la préservation et la consolidation des progrès enregistrés dans la phase des discussions exploratoires engagées en janvier 2014 à Alger, les participants ont réitéré « leur appel aux partenaires internationaux et régionaux pour qu'ils apportent soutien et appui à ces efforts menés en droite ligne des objectifs que la communauté internationale s'est fixés dans la Résolution 2100 du Conseil de Sécurité, des Résolutions pertinentes de l'Union Africaine et des dispositions de l'Accord préliminaire de Ouagadougou, visant à préserver l'intégrité territoriale et la souveraineté du Mali et à conforter son unité nationale ».
Dans ce contexte, les participants ont souligné « l'importance » de la « consolidation» des acquis du processus, issu de l'Accord préliminaire aux élections présidentielles et aux pourparlers « inclusifs » au Mali, signé à Ouagadougou le 18 Juin 2013 et sa mise en œuvre intégrale.
Ils ont réaffirmé de la nécessité d'engagements supplémentaires et davantage d'actions coordonnées au bénéfice de la stabilité au Mali et de la réconciliation nationale entre les frères maliens.
Les participants estiment, part ailleurs, que les développements en cours dans la région viennent rappeler « avec force » que les situations d'instabilité et de conflits comportent des risques de « nature à aggraver le phénomène terroriste qui demeure l'un des défis majeurs pour la sécurité, la stabilité et le développement de la région ». A cet égard, ils ont exprimé de nouveau la solidarité de leurs pays respectifs avec le Mali et leur « disponibilité à créer avec les frères Maliens » les conditions d'une paix « durable » dans cette région, afin d'en faire une « zone de stabilité, d'opportunités et de croissance inclusive et afin que l'effort de développement interrompu par la crise reprenne pour le bien du Mali et du Sahel ».
Les participants ont exhorté le gouvernement malien à rester engagé sur la voie de la réconciliation nationale et du dialogue pour la prise en charge des aspirations « légitimes » des populations du septentrion malien. Ainsi, ils ont réitéré leur préoccupation face à la situation toujours « volatile » qui prévaut dans le Nord du Mali, estimant que les efforts menés avec le soutien international dans la région du Sahel resteront « vains » tant que le Nord du Mali ne connait pas la paix, la sécurité et le développement « espérés ».
La partie malienne a informé, en outre, les participants des évènements «regrettables » survenus à Kidal samedi lors de la visite du Premier ministre dans la région, et qui ont engendré des pertes en vies humaines.
La partie malienne, tout en insistant sur « l'impératif » du redéploiement de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble de son territoire, a réitéré son « attachement » à la paix et au règlement des crises par les voies « pacifiques ».
Il a été souligné que ces évènements « douloureux » rappellent, dans le même temps, « l'urgence » d'aller « résolument » au dialogue inter-malien, « seule alternative à même de parvenir à une solution définitive » de la crise au Mali.
Ils ont également « formulé l'espoir » que la mission du haut représentant du président de la République du Mali pour les pourparlers inclusifs inter-maliens, Modibo Keita, aboutisse « rapidement » à des résultats « tangibles », dans l'intérêt « suprême » du peuple malien.
Les participants ont estimé que les défis auxquels fait face leur région sont « aussi ceux de l'Afrique et de la communauté internationale ». A cet égard, ils se sont félicités de « l'attention » dont la région continue de bénéficier de la part de la communauté internationale comme « en témoigne la tenue de la deuxième réunion ministérielle de la plateforme internationale de coordination de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel ».
Les participants ont salué les conclusions de cette réunion et saisi cette occasion pour exprimer leur soutien à la feuille de route de la présidence malienne de la plate-forme de coordination pour le Sahel présentée au cours de cette réunion.
Ils ont, en outre, apprécié à sa juste valeur le travail accompli par la MINUSMA pour faire avancer le processus de rétablissement de la stabilité au Mali. Ils ont exprimé leur soutien à un mandat « robuste » comme souhaité par le Mali et l'Union Africaine et en adéquation avec les activités concertées des pays de la région.
Les participants ont également souligné l'importance « cardinale » qu'accordent leurs pays au développement, notamment dans les régions frontalières où se sont tissés les liens « séculaires » entre leurs peuples. « Les efforts nationaux, conjugués à une coopération bilatérale renforcée entre voisins, participent à la prise en charge des besoins légitimes des populations et des impératifs de développement durable et harmonieux de tous les pays de la région », selon le communiqué final de la réunion.
Les participants ont exprimé leur vive préoccupation quant à la situation humanitaire prévalant dans le Nord du Mali. Dans ce contexte, ils ont exprimé leur « haute appréciation » de la décision de l'Algérie de fournir une aide humanitaire « substantielle » au profit des populations qui sont dans le besoin dans cette région.
Les participants ont noté avec « satisfaction » le retour volontaire d'un nombre « de plus en plus important » de réfugiés accueillis par le Niger. Ils ont fait part de leur « espoir » que les opérations de rapatriement se poursuivront à la faveur de l'accord tripartite signé le 3 mai 2014 entre le Mali, le Niger et le HCR pour le retour des réfugiés maliens.
Les participants se sont « félicités » de la tenue de cette rencontre, qui traduit « l'attachement constant » de leurs dirigeants respectifs à favoriser les opportunités d'échange et de dialogue entre leurs pays sur les sujets d'intérêt commun.
Se référant à leur première réunion tenue à Alger le 22 avril 2014, les participants ont exprimé le souhait de voir « l'esprit de dialogue constructif et de transparence » qui a marqué cette initiative se poursuivre et se renforcer de manière à soutenir efficacement le Mali dans sa quête d'une solution « rapide » et « définitive » à la situation du Nord du Mali.
Dans ce sens, les participants ont affirmé qu'ils s'engagent à approfondir et à élargir cette coordination au niveau des Nations Unies, de l'Union Africaine et des autres « fora appropriés ».
Ils sont convenus, par ailleurs, de se rencontrer prochainement à Alger à une date à convenir d'un commun accord, en relation avec le déroulement des consultations exploratoires entre les mouvements maliens.
Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra qui a représenté l'Algérie à cette rencontre de Haut niveau, s'est également rendu à Nouakchott et à Ouagadougou dans le sillage d'une tournée dans les pays du Sahel, entrant dans le cadre des consultations et des contacts permanents avec ces pays voisins de l'Algérie.