Le Premier ministre britannique David Cameron a annoncé lundi qu'il ne démissionnera pas si l'Ecosse se prononce pour son indépendance au référendum d'autodétermination du 18 septembre, même si cela signifierait l'éclatement du Royaume-Uni. Interrogé par la BBC sur son éventuelle démission en cas de victoire des indépendantistes, M. Cameron a répondu "non, car ce n'est ni mon nom ni celui de personne d'autre qui figure sur le bulletin de vote". Ces déclarations valident les confidences distillées ces dernières semaines par son entourage, voulant balayer l'idée que la position du Premier ministre devenait intenable en cas de victoire du "oui" écossais. "Je souhaite évidemment que l'Ecosse reste au sein du Royaume-Uni. Mais j'ai été confronté à un choix en 2011 lorsque les nationalistes écossais ont pris le pouvoir au Parlement écossais. Je pensais, et les autres partis aussi, que c'était la bonne décision de donner au peuple écossais le droit à un référendum juste, légal et définitif. Je le pense toujours", a insisté M. Cameron. Le non à l'indépendance fait l'objet d'un large consensus au sein de la classe politique britannique. Le Premier ministre avait accepté à contre-cœur en janvier 2012 le principe d'un référendum historique, sous la pression du Premier ministre écossais Alex Salmond, sorti renforcé des élections régionales en 2011. Le risque a longtemps été présenté comme minime. Mais l'écart s'est resserré ces derniers mois entre le camp du non, toujours majoritaire, et celui du oui. Selon les derniers sondages compilés et analysés par le Financial Times, 47% voteraient pour un maintien au sein du Royaume-Uni, 38% pour l'indépendance, alors que 15% restent indécis. Pour mieux convaincre les Ecossais de rester, Londres a fait des concessions en transférant de nouveaux pouvoirs à l'Ecosse qui jouit déjà depuis 1997 d'une autonomie accrue au sein du Royaume-Uni.