Plusieurs régions en Europe connaissent des poussées indépendantistes, attisées notamment par la crise économique, à l'image de la Catalogne, dont les dirigeants ont annoncé un référendum sur l'indépendance pour 2014. La Catalogne: rattachée à l'Espagne depuis 1714 et peuplée de 7,2 millions d'habitants, c'est l'une des 17 régions autonomes d'Espagne. Elle est en proie à une forte poussée indépendantiste depuis plus d'un an, sous l'effet notamment de la crise économique. Le président de région, Artur Mas, a annoncé jeudi un référendum sur l'indépendance pour le 9 novembre 2014, suscitant la colère de Madrid. Selon un récent sondage, 48,5% des personnes interrogées se disent en faveur de l'indépendance. L'Ecosse: ses habitants (5,2 millions) décideront, le 18 septembre prochain, de l'indépendance de leur province, rattachée au Royaume-Uni depuis 1707. Le Premier ministre britannique David Cameron a été contraint d'accepter ce scrutin, sous la pression du numéro un du gouvernement écossais, Alex Salmond, dont le Parti national écossais (SNP) dispose de la majorité absolue au Parlement régional. M. Salmond a précisé qu'une Ecosse indépendante disposerait de sa propre défense, rejoindrait l'UE et l'OTAN, mais conserverait la reine comme monarque et la livre sterling pour monnaie. Depuis une vingtaine d'années, environ un tiers des électeurs écossais se disent prêts à voter pour l'indépendance, selon une majorité de sondages. Flandre (6,3 millions d'habitants): les indépendantistes flamands, avec la Nouvelle alliance flamande (N-VA), ont gagné les élections municipales en octobre 2012. La victoire à Anvers de leur chef, Bart De Wever, reflète le mécontentement traditionnel des Flamands qui estiment que leur riche région subventionne la Belgique francophone (4,5 millions d'habitants). Ils demandent le remplacement de l'Etat fédéral belge (Flandre, Wallonie francophone et la capitale, Bruxelles, bilingue), par une confédération, comme un premier pas vers une éventuelle indépendance de l'Etat flamand. Pays Basque (2,2 millions d'habitants): la tension indépendantiste s'y est récemment apaisée depuis que le mouvement Herri Batasuna, branche politique de l'ETA, a annoncé sa dissolution en janvier 2013. Ce groupe séparatiste, classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l'UE, considéré comme responsable de la mort de 829 personnes en 40 ans de violences, avait lui même annoncé en octobre 2011 l'arrêt de son action armée. Il refuse cependant de déposer les armes et dénonce le refus de l'Espagne et de la France de négocier le sort des quelque 600 de ses membres détenus dans les prisons des deux pays. Corse (305.000 habitants): la seule collectivité en France à disposer d'un statut particulier qui lui confère davantage de pouvoirs. Indépendantistes ou autonomistes continuent à revendiquer chaque année des dizaines d'attentats dans l'île, dont le ministre de l'Intérieur français, Manuel Valls, a récemment dénoncé "la dérive mafieuse". Une des principales revendications des indépendantistes est que le corse devienne une langue officielle au même titre que le français.