Le prix du pétrole coté à New York a dépassé la barre symbolique des 100 dollars avant-hier grâce notamment à l'annonce d'un recul plus fort que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février a clôturé en hausse de 77 cents à 100,32 dollars. C'est la première fois depuis le 18 octobre que le baril clôture au-dessus des 100 dollars à New York. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a terminé à 112,18 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 20 cents par rapport à la clôture électronique de jeudi. Il avait atteint vers 16H00 GMT 112,80 dollars, son niveau le plus élevé depuis début décembre. Selon le rapport hebdomadaire du département américain à l'Energie (DoE), les réserves de brut aux Etats-Unis ont reculé de 4,7 millions de barils lors de la semaine achevée le 20 décembre, alors que les analystes tablaient en moyenne sur une baisse de 2,2 millions de barils. Elles avaient déjà reculé de plus de 19 millions de barils au cours des trois semaines précédentes. Un repli des réserves pétrolières aux Etats-Unis est habituellement bien reçu par les investisseurs, car interprété comme un signe de vigueur de la demande énergétique du premier consommateur mondial d'or noir. D'ailleurs, sur les quatre semaines allant jusqu'au 20 décembre, les Etats-Unis ont consommé en moyenne 20,0 millions de barils de produits pétroliers par jour, soit 5,3% de plus qu'à la même période en 2012. Mais en fin d'année, le recul des stocks de pétrole est également dû à des raisons fiscales. Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont, eux, diminué de 1,9 million de barils, soit bien plus que la baisse de 300 000 barils prévue par les analystes. Les réserves d'essence ont de leur côté enregistré une baisse de 600 000 barils, surprenant les experts qui anticipaient en moyenne une progression de 1 million de barils. Pour Tim Evans de Citi, les chiffres des autorités américaines étaient positifs pour les prix à tous les niveaux. Ils étaient diffusés exceptionnellement vendredi, au lien de mercredi, en raison des fêtes de fin d'année. Pour Phil Flynn de Price Futures Group, les prix ont aussi été aidés par le recul du dollar, qui a tendance à rendre plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. Le marché est aussi resté attentif à la situation au Soudan du Sud, important pays exportateur de brut et déchiré depuis le 15 décembre entre partisans du président Salva Kiir et de son ancien vice-président, Riek Machar, accusé de tentative de coup d'Etat. Le gouvernement sud-soudanais s'est dit vendredi prêt à un cessez-le-feu immédiat, mais sur le terrain les combats, qui frappent au moins la moitié des dix Etats sud-soudanais, se poursuivaient. En Asie, les cours du pétrole étaient en légère baisse dans les échanges matinaux alors que les opérateurs attendaient les chiffres sur les réserves américaines de brut pour la semaine dernière, qui devraient signaler une hausse de la demande. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février perdait 15 cents à 99,40 dollars US, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février également cédait 27 cents à 111,71 dollars.
Baisse plus forte que prévu des stocks US de brut Les stocks de pétrole brut ont diminué deux fois plus que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis, selon les chiffres du département américain de l'Energie (DoE) publiés avant-hier. Les réserves de brut ont reculé de 4,7 millions de barils, à 367,6 millions, lors de la semaine achevée le 20 décembre, alors que les experts interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient en moyenne sur une baisse de 2,2 millions de barils. Les réserves d'or noir avaient déjà reculé de plus de 19 millions de barils au cours des trois semaines précédentes. Selon le DoE, ces réserves passent juste en-dessous de la limite supérieure de la fourchette moyenne en cette période de l'année et sont en baisse de 0,9% par rapport à leur niveau de décembre 2012. Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont, elles, diminué de 1,9 million de barils, à 114,10 millions de barils, soit bien plus que la baisse de 300 000 barils prévue par les analystes. Elles sont en baisse de 4,4% sur un an et se maintiennent sous la partie basse de la fourchette moyenne pour cette période de l'année. Les stocks d'essence ont de leur côté enregistré une baisse de 600 000 barils, à 219,9 millions, surprenant les experts qui anticipaient en moyenne une progression de 1 million de barils. Ils se situent dans la partie supérieure de la fourchette moyenne en cette période de l'année mais sont en baisse de 1,4% par rapport à leur niveau de l'an dernier, a précisé le ministère. Surveillées de près par les courtiers, les réserves de brut à Cushing (Oklahoma), qui servent de référence au WTI, ont reculé de 400 000 barils par rapport à la semaine précédente, à 40,2 millions de barils. Toutes catégories confondues, les stocks pétroliers américains ont baissé de 12,7 millions de barils. Du côté de la demande, sur les quatre semaines allant jusqu'au 20 décembre, les Etats-Unis ont consommé en moyenne 20,0 millions de barils de produits pétroliers par jour, soit 5,3% de plus qu'à la même période en 2012. La demande de produits distillés a augmenté de 1,0% en glissement annuel, tandis que celle d'essence a augmenté de 3,9%. Les raffineries américaines ont accéléré la cadence la semaine dernière, utilisant 92,7% de leurs capacités contre 91,5% la semaine précédente. Selon le document, les Etats-Unis ont par ailleurs produit quelque 8,111 millions de barils la semaine dernière, un niveau record depuis septembre 1988, lorsque 8,147 millions de barils par jour avaient été extraits.