Les ex-souks el fellah, prestigieuses surfaces commerciales au bon vieux temps du socialisme étatique triomphant, ont connu des sorts divers dans la wilaya de Béjaïa. Désaffectés et relookés de sorte à épouser leurs nouvelles activités, ces «monoprix», très connus pour leur politique de vente concomitante, ont vu leurs personnels contraints de prendre la retraite anticipée à cause des nouvelles orientations économiques libérales imposées au pays. Ainsi l'ex-souk el fellah de Béjaïa est transformé en grande surface pour les foires, les ateliers, les expositions (livres, produits en tous genres, automobiles, etc.). A Akbou, trois magasins des ex-aswak ont connu diverses fortunes. Celui qui se trouve au centre-ville est transformé en bloc administratif abritant le service de l'état civil. Celui du quartier Le piton est devenu une foire commerciale permanente. Par contre, celui jouxtant la cité du stade a été dans en premier temps racheté par les employés, pour rester tel quel des années durant, avant d'être racheté une seconde fois par un privé. C'est le seul ex-souk el fellah qui n'a pas changé d'activité dans toute la région. Le «monoprix» de Tazmalt est désaffecté pour être transformé en agence de la Cnas. Celui d'Ighil Ali a fait l'objet de séparations internes pour abriter une antenne de la Cnas, une salle pour le kick-boxing et un local pour l'association Taos Amrouche. L'ex-souk el fellah de Boudjellil a été transformé en locaux commerciaux qui ont servi pour quelque temps avant de tomber dans la déliquescence. Celui de Beni Mansour n'a jamais ouvert ses portes. Construit en 1985, ce lieu n'a jamais connu une quelconque activité pour des raisons qui nous échappent. Ces ex-monoprix ont fait le bonheur des ménages durant les années 1970 et 1980. Les produits étalés étaient en majorité locaux. Car la production nationale a connu des encouragements et un intérêt particulier de la part de l'Etat avant de «déserter» les étals à cause de l'ouverture de l'économie sur le commerce extérieur qui a vraiment malmenée la production nationale.