Le champion olympique du 1500 m à Londres, Taoufik Makhloufi, pourrait être absent aux championnats d'Afrique d'athlétisme prévus du 10 au 14 août à Marrakech (Maroc). «A vrai dire, les championnats d'Afrique ne sont pas un objectif pour moi. Mes seuls objectifs restent les championnats du monde de 2015 en Chine et les Jeux olympiques de 2016 à Rio», a-t-il indiqué au site internet de la Fédération algérienne d'athlétisme (FAA). Néanmoins, le champion n'exclut pas complètement sa présence à Marrakech. «On verra d'ici là», a-t-il dit, estimant qu'«il y a beaucoup de jeunes athlètes qui doivent avoir la chance d'y participer et qui ont besoin de passer par ce genre d'épreuves pour se forger». Après une absence des pistes d'athlétisme de plus de 18 mois en raison d'une maladie, Makhloufi est revenu ces derniers jours à la compétition en réalisant des temps prometteurs marqués par de très bons chronos de 3:30.40 sur le 1500 m à Doha et 1:44.73 sur le 800 m à Shanghai. Il a ajouté que ce retour remarquable s'explique par sa santé retrouvée et par notamment une bonne préparation entamée depuis janvier au Kenya avec son sparring-partner, Nacereddine Hallali.
Retour sous la coupe d'Ali Redjimi Makhloufi a très mal vécu son éloignement des pistes car il voulait confirmer sa victoire aux J.O. de Londres. «La maladie, le traitement et la longue convalescence m'ont éloigné de la compétition. Une situation que j'ai mal vécue au fond de moi car je voulais quelque part confirmer ma médaille olympique aux championnats du monde de Moscou. Mais le plus important reste mon retour à l'entraînement et à la compétition», a-t-il ajouté. Le champion a repris la préparation un certain 28 janvier dernier dans la localité d'Iten située en altitude au Kenya d'où sont sortis les grands champions du monde des courses de fond et demi-fond. Il a aussi expliqué qu'il a effectué cette préparation sans entraîneur après la séparation à l'amiable avec son coach Jama avec qui il garde toujours de bons rapports. Assurant qu'il voulait changer d'air, il dit qu'après mûre réflexion, il a décidé de retourner sous la coupe de son premier entraîneur Ali Redjimi, celui qui l'avait lancé en athlétisme en l'an 2000. Makhloufi a tenu à reconnaître que son coach n'a rien à envier aux autres, précisant aussi que Redjimi a été toujours à ses côtés dans les moments difficiles et c'est à lui qu'il demandait conseil même à partir du Kenya où il s'était bien préparé avec l'aide des gens d'Iten qu'il tient à remercier. Makhloufi qui est revenu sur ses deux sorties à Doha et Shanghai s'est félicité de sa bonne forme et de ses sensations retrouvées. «Je voulais tester mes capacités et je ne voulais pas prendre de risque, et un retour sur piste après une longue absence est toujours difficile», a-t-il fait remarquer. Une bourde et une bonne leçon Concernant sa bourde sur le 800 m où il avait laissé lui échapper une victoire certaine en se relâchant sur les quatre derniers mètres, Makhloufi a reconnu son erreur. «Je me suis un peu oublié, et le plus important, c'est d'avoir appris une grande leçon dans un petit cours et je suis très content que cela ne me soit pas arrivé aux Jeux olympiques ou aux championnats». Par ailleurs, et avec la constitution de son staff sous la direction de M. Redjimi, le médaillé olympique a assuré que tout est rentré dans l'ordre et qu'il va commencer sérieusement une deuxième phase de préparation dans de meilleures conditions. Il a dit qu'il allait effectuer un long stage en Suisse dans un centre où des athlètes de très haut niveau avaient l'habitude de se préparer. Cette longue période de préparation sera entrecoupée de compétitions, notamment les meetings de l'IAAF. Ainsi, toujours à la recherche de tous ses moyens, Makhloufi participera sur le mile d'Eugène aux Etats-Unis pour honorer son contrat avec son sponsor à Rome le 5 juin avant d'entrer en stage bloqué pour revenir en piste le 18 juillet au meeting de Monaco et le 21 août à Stockholm. Ce n'est pas là son programme définitif, car qu'il va encore discuter avec son coach pour le revoir.Les moyens manquent pour les jeunes Enfin, l'enfant de Souk-Ahras a lancé un appel aux pouvoirs publics pour venir en aide aux jeunes talents en mettant à leur disposition les moyens adéquats. «Je dois dire que nous avons de très bons jeunes athlètes mais qui sont «perdus» car ils manquent de moyens. Ils n'ont pas de piste, pas de bons équipements comme une salle de musculation ou de sauna», a-t-il dit, ajoutant qu' «il faut des centres de regroupements pour les jeunes qui ont besoin de s'affirmer». «C'est déplorable qu'une ville comme Alger ne dispose par d'un stade d'athlétisme au sens propre du terme. Le stade «Sato» n'a rien d'un stade et ses équipements sont vétustes et dépassés et constituent même un danger pour les athlètes», a-t-il regretté.