«Je suis revenu à Batna. Je suis venu dans les Aurès pour prendre des leçons de courage et de nationalisme. Je suis revenu le jour de la victoire dans ma famille, chez des gens qui me sont chers.» C'est par ces propos, on ne peut plus évocateurs, que le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika a entamé son premier meeting dans la salle omnisport de Batna, pleine à craquer. Expliquant le choix de la région des Aurès pour entamer sa campagne, en ce qu'elle représente «pour moi et pour le pays», le candidat a rendu un vibrant hommage à Mostefa Ben Boulaïd et à Liamine Zeroual. «Je citerai Mostefa Ben Boulaïd et je pense à tous ses compagnons de lutte, ces soldats inconnus morts au champ d'honneur. Je citerai le frère Zeroual qui m'a précédé dans la lourde responsabilité car il a eu à faire face à des années chaudes de terrorisme. Il a su rester debout et défendre la République», a commenté Abdelaziz Bouteflika qui a rappelé l'attentat terroriste auquel il a échappé et a lui-même «failli tomber en martyr». Applaudissements nourris dans la salle. Et au candidat de poursuivre : «Je serai fidèle à la charte de la réconciliation nationale. Après des années de violence et de terrorisme, le peuple algérien s'est rendu à l'évidence qu'il fallait aller vers la réconciliation», a-t-il ajouté non sans rappeler que l'Algérie appartient à tous les Algériens. «J'ai promis de rétablir la place de l'Algérie dans le concert des nations au moment même où notre pays souffrait de l'isolement imposé par des pays européens, voire des pays frères», a-t-il rappelé en lançant : «J'ai rendu la confiance aux citoyens.» Autre salve d'applaudissements. Rappelant son statut de candidat, Bouteflika enchaînera : «Je suis porteur des mêmes idées et je ne suis pas venu à Batna pour présenter mon programme que vous connaissez depuis une dizaine d'années», a-t-il lancé, avant de rappeler les défis qu'il a relevés durant les dix dernières années et d'insister sur ceux qu'il s'est assigné pour le prochain quinquennat s'il est réélu. Il a rappelé ainsi que le pays s'est débarrassé du fardeau de la dette extérieure, alors que certains économistes avaient suggéré de se consacrer plutôt au développement même en étant endetté, a-t-il expliqué. «Nous avons choisi l'option du remboursement car il y va de la dignité de l'Algérie», a-t-il lancé, ajoutant : «La dignité est meilleure que le développement.» «One two, three, viva l'Algérie», répond la salle enflammée. «La richesse d'un pays c'est sa jeunesse. La notre a fait face au problème du chômage», a rappelé le candidat. «Nous avons pu réduire le taux de chômage de 30% à 10% et créer 6 millions d'emplois. Je vous promets la création de 3 millions autres si je suis réélu», a dit Bouteflika qui enchaînera : «Nous avons réalisé 1,5 million de logements et ce qui a été réalisé dépasse même nos prévisions. Je vous promets un million d'autres pour les 5 prochaines années», dira encore Abdelaziz Bouteflika qui rappellera qu'en matière d'éducation, le nombre d'infrastructures construites durant ses deux mandats (écoles, lycées…) dépasse ce qui a été réalisé depuis l'indépendance. S'adressant surtout aux jeunes, le candidat a insisté sur la nécessité de voter. «Le monde a les yeux rivés sur nous. Votez en toute responsabilité et souveraineté, même en mettant un bulletin nul. Prouvez et démontrez que le peuple algérien est vivant», a-t-il lancé. «Nous nous sommes engagés pour construire notre pays. Il y a encore 150 milliards de dollars dans les caisses. Je suis venu pour votre soutien, soyez comme à votre habitude», a-t-il dit s'adressant aux Chaouis, avant de conclure : «Je suis à votre service».