Les deux premiers jours de la campagne électorale ont été frappés du sceau de la symbolique. Le président en exercice et candidat à sa propre succession, Abdelaziz Bouteflika, en se rendant à Batna, la capitale des Aurès, a voulu passer plus qu'un message. Il déclinera d'ailleurs sa pensée aux premières paroles de son discours quand il déclara être venu à Batna pour prendre des leçons de bravoure, de courage et de nationalisme. «Je suis venu ici dans ma famille, dans une région qui compte tant pour moi et pour le pays tout entier», dira Bouteflika qui rendra au passage un hommage appuyé au défunt glorieux martyr Mustapha Ben Boulaïd, mais aussi à l'autre digne fils de la région, l'ex-président Liamine Zeroual qui a pu, dira encore le candidat, «diriger le pays dans une période cruciale». Il témoignera reconnaissance à lui et à d'autres innombrables anonymes qui se sont sacrifiés pour que l'ordre républicain soit sauvegardé et que la nation reste debout. Des propos fortement anecdotiques puisque sonnant comme une réplique aux voix seules à entrevoir des différends entre les deux hommes d'Etat et surtout prêtant au Président des «animosités» à l'endroit du pays chaoui dans le giron duquel le candidat à failli tomber sous les balles terroristes, il y a deux ans de cela. Bouteflika s'inclinera d'ailleurs à la mémoire des victimes de cet attentat.