Abdelaziz Bouteflika a entamé jeudi sa campagne électorale à Batna. Des portraits géants et des banderoles du candidat pour un troisième mandat ont orné les façades des immeubles et des institutions étatiques. Batna. De notre envoyée spéciale Le choix de Batna pour un début de campagne ne semble pas fortuit. Le staff du candidat en a décidé ainsi par défi et pour effacer apparemment le souvenir amer de septembre 2007, où Bouteflika avait alors échappé à un attentat le ciblant directement. La salle omnisports de la ville a été soigneusement fardée et peinte en bleu pour la circonstance. L'assistance, composée majoritairement de jeunes universitaires affiliés à l'UNEA et à l'UNJA, dansait et chantait au rythme de la musique chaouie. Ils sont venus de différentes régions du pays, même d'Alger et de Blida, assister au meeting. Les organisations satellitaires et les comités de soutien ont veillé au grain. 11h15. Bouteflika fait irruption dans la salle pleine à craquer, des applaudissements nourris de youyous fusent de partout. « Je suis revenu à Batna », lance d'emblée Bouteflika. « Je suis revenu dans la ville où j'ai failli être un martyr », se rappelle-t-il, allusion faite à l'attentat. Louant les mérites des gens des Aurès, il lancera : « Je suis venu à Batna pour que vous me cautionniez comme à l'accoutumée. J'ai ainsi choisi les Aurès pour entamer ma campagne électorale en raison de ce que représente cette région pour moi et pour le pays. » Forts applaudissements dans la salle. Avant d'entamer son discours improvisé, Bouteflika rend hommage aux membres de la famille du chahid de la révolution, Mustapha Benboulaïd, présents dans la salle ainsi qu'à l'ancien président Liamine Zeroual, dont l'un des enfants, Karim, était assis au premier rang. Bouteflika n'est pas venu à Batna présenter un programme, ni un plan d'action, mais juste pour demander à la population d'aller voter le jour « J ». « Je suis porteur des mêmes idées et du même programme de développement économique et social du pays, qui s'inscrit dans la continuité de ce que j'ai entrepris et qui est basé sur la réconciliation nationale. C'est à prendre ou à laisser. » Abordant la situation sécuritaire et fustigeant les extrémistes, Bouteflika a indiqué que « l'Algérie appartient à tous les Algériens et pas seulement aux laïcs ou aux islamistes ». Revenant sur les dix années à la tête de l'Etat, Bouteflika a estimé qu'il a respecté ses engagements portant sur le rétablissement de la paix. Sur ce registre, il s'attribue les bons points : « Nous avons choisi l'option du remboursement, car il y va de la fierté de l'Algérie et j'ai promis la création de trois millions d'emplois et de 1,5 million de logements en cinq ans ; ce qui a été réalisé en dépassant même nos prévisions », ajoutera-t-il.