Pour sa première sortie sur le terrain, le candidat à l'élection présidentielle d'avril, Mohamed Djahid Younsi, a choisi La Casbah d'Alger. Le secrétaire général du mouvement El Islah a fait jeudi une virée dans le quartier de Ali La Pointe. Le choix du candidat islamiste n'était pas fortuit puisque la date du lancement officiel de la campagne électorale coïncide avec la date anniversaire du cessez-le-feu en Algérie, le 19 mars 1962. «Aujourd'hui, il y a des millions de Ali La Pointe en Algérie, il suffit de les chercher. Je sais qu'ils se trouvent dans la catégorie des laissés-pour-compte, des exclus et des chômeurs», a déclaré le candidat d'El Islah en rendant un vibrant hommage aux jeunes Algériens. «J'ai une pensée particulière aux jeunes de Bab El Oued qui ont sacrifié leur vie pour sauver d'autres vies lors des inondations de 2001», a ajouté M. Younsi. «A l'occasion du 19 mars, fête de la victoire, nous n'avons pas le droit d'oublier le sacrifice de nos martyrs», a souligné l'orateur, avant d'appeler à passer le flambeau à la jeunesse. «Nos jeunes méritent d'être respectés et il est temps de leur passer le flambeau», a martelé M. Younsi. A la rue Bouzrina, le candidat islamiste a discuté avec les jeunes travaillant pour la majorité dans l'informel. «Les jeunes de La Casbah souffrent le martyre. Ils veulent travailler», a déclaré un jeune à l'adresse de M. Younsi. Ce dernier a rétorqué : «Je comprends votre situation puisque moi-même je suis issu d'un quartier très pauvre de Annaba.» Direction Djamaa Ketchaoua, le candidat a improvisé une prise de parole pour rappeler que dans cet endroit des dizaines d'Algériens ont été assassinés par le colonialisme français. «Notre relation avec la France est conditionnée par la reconnaissance de ce pays de ses crimes, la demande de pardon et l'indemnisation des victimes», a souligné le premier responsable d'El Islah. Le candidat à la présidentielle s'est déplacé ensuite à la place des Martyrs où il a pris la parole pour rendre hommage aux martyrs de la révolution algérienne. «Ils étaient pour la plupart âgés entre 20 et 25 ans. Ils avaient sacrifié leur vie pour le pays, alors qu'aujourd'hui les jeunes continuent de critiquer dans le cafés», a regretté M. Younsi avant d'appeler les Algériens à s'impliquer pour le changement.