Le conseil consultatif du mouvement El Islah s'est réuni, mardi à Alger, en session extraordinaire, sous la présidence de son premier responsable, Mohamed Boulahia et du secrétaire général, Djahid Younsi. Un seul point inscrit à l'ordre du jour : la désignation du candidat du parti islamiste à l'élection présidentielle d'avril. Après un long débat autour de la prochaine échéance électorale et la démarche à entreprendre pour collecter des signatures qui permettront au candidat de leur parti de briguer un mandat présidentiel, les cadres de l'ancien parti de Abdallah Djaballah ont procédé, tard dans la nuit, à la désignation de leur candidat. «Les membres du madjliss ont opté pour la candidature de Djahid Younsi», nous affirme un dirigeant du parti qui a requis l'anonymat. «Au départ, nous avions espéré présenter un candidat qui représenterait notre parti et le mouvement Ennahda. Mais après la décision de ce dernier de ne pas participer à l'élection, nous avons décidé de présenter notre candidat», explique notre source. L'annonce officielle se fera au courant de cette semaine. Par ailleurs, nous apprenons que M. Younsi a procédé, jeudi, au retrait des formulaires de souscription de signatures au niveau du ministère de l'Intérieur. «Nous avons distribué les formulaires à travers nos bureaux de wilaya», affirme notre source. Le mouvement El Islah sera-t-il capable de passer le cap des 75 000 signatures exigées par la loi électorale ? Le parti islamiste, explique notre interlocuteur, mise davantage sur les signatures des élus locaux. Disposant de 250 élus locaux, le parti de M. Younsi prendra contact avec les élus d'autres formations politiques et les indépendants pour atteindre le chiffre de 600 signatures prévu par la loi. «Plusieurs élus d'autres partis ont pris l'engagement en faveur de notre candidat», indique encore notre source. Notre interlocuteur affirme, par ailleurs, que son parti procédera dans les prochains jours à l'installation d'une commission nationale chargée de la campagne électorale. Toujours selon la même source, «elle sera composée de 60 membres représentant différentes wilayas du pays». En désaccord avec l'ancien chef du parti, Abdallah Djaballah, Djahid Younsi était à la tête d'un mouvement de dissidence qui l'a conduit à l'organisation en mars 2007 d'un congrès en présence de 1172 délégués représentant 37 wilayas. Les congressistes avaient élu Mohamed Boulahia nouveau président alors que Djahid Younsi a été désigné secrétaire général du parti.