Nora, la femme dont la voix a envoûté plus d'un mélomane, même en dehors de nos frontières, s'est éteinte, hier matin, à l'âge de 72 ans à Paris. Avec la disparition de Nora, l'Algérie aura perdu une autre étoile ayant bercé pendant de longues années des générations entières. Née en 1942 à Cherchell, Nora, de son vrai nom Fatima Zohra Badji, s'est illustrée dans le monde artistique dès son jeune âge. Elle fera l'effort d'apprendre le kabyle pour chanter dans cette langue maternelle l'amour de sa vie, le musicien et compositeur Kamel Hammadi. Par ce dernier elle sera épaulée. Il lui vouera toute son admiration et soutien pendant plus d'une cinquantaine d'années. Elle chantera en arabe, en kabyle et même en français. Elle chantera l'amour et l'exil à travers des textes soigneusement composés par son mari et des reprises d'autres artistes en qui elle avait un profond respect dont le chahid Ali Maâchi dont elle interprétera le grand succès «Biladi El Djazaïr». Elle avait eu également une grande réussite en chantant «Ya Rabbi Sidi», en duo avec le défunt Ourad Boumediene. Elle avait également interprété Aïn El Karna de Aïssa El Djermouni et d'autres chansons, notamment Imawlene Ouguin, Adhrar Njarjar Eghlayene et Houa Houa. Elle connaîtra un grand succès dès ses premiers pas sur la scène musicale. A la fin des années 1960, elle sera la première chanteuse algérienne mais aussi maghrébine à décrocher un disque d'or en écoulant plus d'un million de disques 45 tours. Installée en France depuis plusieurs décennies, Nora luttera contre la maladie et décède 15 jours après son admission dans un hôpital parisien. La défunte sera enterrée au cimetière de Sidi Yahia à Alger.