Pour sa première prestation en Algérie, la chanteuse syrienne Léna Chamamyan a su charmer avec sa voix le public venu en force, avant-hier soir à 19h, à la salle Ibn Zeydoun (Oref). Organisé par l'Agence algérienne pour la culture, ce concert entre dans le cadre du cycle musical “Nouvelle musique d'Orient”. Et pour cette soirée, c'est la Syrie qui a été à l'honneur, représentée en la personne de Léna Chamamyan. Née à Damas, elle débute sa carrière à l'âge de cinq ans dans les fêtes scolaires. À 9 ans, elle s'inscrit au conservatoire. Parallèlement à ses études en management, elle suit une formation à l'académie de musique où elle passe avec succès le concours de chanteuse classique avant de s'envoler pour l'Italie et les Pays-Bas pour des perfectionnements. Sa participation à plusieurs stages de jazz lui permet de se produire dans les festivals de jazz en Syrie. Toute de blanc vêtue, telle une déesse de l'Olympe, elle entre sur scène sur une belle mélodie. Un mixe jazz-oriental. D'une voix pure, agréable à l'ouïe, (elle nous rappelle par ses sonorités celle d'Asal Nasri), elle chantera l'amour, la beauté : Ya mahla el fousha. Juste après, c'est un mouachah andalou, sur une nouvelle orchestration très jazzy. Une bonne maîtrise. Pour son concert algérois, l'artiste a opté pour un programme musical essentiellement puisé du patrimoine de Bilad Echem. Un beau cocktail syrien traditionnel. Elle passait d'un genre à un autre avec une aisance certaine. Elle interprétera tour à tour l'amour, le bien-aimé, la vie et le défaitisme. Avec la chanson Cha'am (défaitisme), elle racontera sa vie, son expérience. Elle s'est inspirée pour cela des chants patriotiques algériens. Et pour exprimer sa gratitude et sa joie de s'y produire, elle interprétera Lillah ya Djazaïr de cheb Khaled, écrite par le Tunisien Lotfi Bouchnak. Le public est transporté, il applaudit et chante avec elle. Une osmose s'est installée et ce, dès l'entame du concert. Elle chantera de tout. Le public a pu voyager dans toute la Syrie, et même en Arménie à travers un répertoire très varié : Asmar Elloun, Ala Errozana… Emouvante par sa voix, Léna Chamamyan a conquis Alger en chantant le fameux titre à succès d'Ahmed Wahbi : Wahran. Et c'est sur les notes de Asmar Elloun que le concert s'acheva. Un moment de magie, de plénitude !