Les travailleurs d'ATF, une entreprise algéro-turque spécialisée dans la récupération et la transformation des métaux ferreux, implantée dans la commune d'El Hadjar, ont une fois de plus investi la zone industrielle de Pont-Bouchet hier pour exprimer leur désespoir face à la faillite annoncée de leur outil de travail. Ils étaient plus de 300 hier matin à bloquer, au moyen de pneus brûlés et de blocs de pierre, l'entrée de la zone où activent une dizaine d'autres unités économiques privées. L'important dispositif de sécurité mis en place aux abords des lieux de la manifestation a empêché le pire. Les contestataires, qui avaient exposé leurs préoccupations quant à leur avenir professionnel au secrétaire général de la wilaya la veille, ont de nouveau eu l'occasion de s'exprimer à ce propos et ont reçu les assurances d'une prise en charge par les autorités locales de l'unité qui les emploie. La foule de manifestants a finalement accepté de se disperser dans le calme aux environs de 12h30 après cet entretien. Le motif de cette colère réside dans le fait que le patron de leur usine, un investisseur franco-palestinien harcelé par le fisc, ait quitté le pays sans donner de nouvelles. Cet investisseur étranger, qui a eu maille à partir avec la justice algérienne et qui a même été incarcéré pendant près d'une année en 2007 pour fraude fiscale, ne garantissait d'ailleurs plus l'emploi à ses 360 travailleurs, imprimant un rythme de production très bas à ses installations depuis lors.