Suite à plusieurs licenciements «abusifs» de quelques dizaines de travailleurs dans différentes wilayas, la Fédération nationale des travailleurs de l'habitat et de l'urbanisme (FNTHU), affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) interpelle les pouvoirs publics pour intervenir afin de les réintégrer. Le secrétaire général de la fédération, Slimane Zitouni, fait appel à cet effet aux ministères de l'Habitat et de l'Environnement pour étudier les dossiers des syndicalistes et des travailleurs licenciés, surtout à la veille du mois de Ramadhan. Ces employés licenciés disposent de décisions de justice sommant leurs employeurs de les réintégrer, mais rien n'a été appliqué jusqu'à présent. Ces licenciements remontent pour certains à plus d'une année, voire deux ans, indique le syndicaliste. Dans la wilaya de Batna, 22 travailleurs dont quatre syndicalistes du bureau d'études de Batna, relevant du portefeuille de la Société de gestion des participations de l'Etat (SGP) Indjab, sont licenciés depuis plus d'un an. A l'origine de ce licenciement, explique M. Zitouni, une grève observée suite au non-respect du protocole d'accord signé entre la direction et le syndicat représentant les travailleurs. A l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de Batna, un syndicaliste a été licencié également après avoir été suspendu. Dans la wilaya de Relizane, 30 travailleurs dont 10 syndicalistes ont été licenciés à l'OPGI de cette wilaya depuis deux ans, après avoir observé une grève pour demander le départ du directeur des ressources humaines. Le secrétaire général du syndicat des travailleurs du Centre national d'études et de recherches intégrées du Bâtiment (CNERIB) a été licencié aussi abusivement depuis plus d'une année, poursuivra le secrétaire général de la fédération. Les syndicalistes visés Au niveau de l'Agence nationale à l'aménagement et à l'attractivité des territoires (ANAAT), qui a remplacé l'Anat dissoute fin 2013, quatre travailleurs attendent de rejoindre cette nouvelle agence qui a repris 80% des anciens effectifs de l'Anat. L'Anat tarde à intégrer les quatre travailleurs sous prétexte d'absence d'un plan de charge. La fédération, qui est intervenue auprès de la direction des ressources humaines de la nouvelle agence, insiste sur la reprise de ces travailleurs à l'instar des autres. «Pourquoi ce sont les quatre employés dont deux syndicalistes qui attendent encore pour reprendre le travail ?» s'est insurgé M. Zitouni, déplorant une situation qui dure depuis six mois sans que la direction n'agisse pour régler ce problème. Il a estimé qu'il s'agit d'un «licenciement déguisé» visant principalement les deux syndicalistes dont l'un est secrétaire général du syndicat et président du comité de participation (CP). Malgré les recours déposés par ces travailleurs, la situation n'a pas bougé et ces employés se voient obligés d'attendre l'étude de leurs dossiers comme promis par le DRH. Il accuse au passage la direction de viser les syndicalistes car le motif d'absence d'un plan de charge ne lui semble pas convaincant en raison des nouveaux recrutements effectués entre temps. «Ce n'est pas normal», a-t-il insisté, signalant avoir demandé la révision de la convention collective pour augmenter les salaires, jugés trop bas. M. Zitouni a révélé également que les libertés syndicales sont entravées bien qu'elles soient autorisées par la réglementation régissant les relations de travail.