Les jihadistes de l'EIIL ont progressé dans le nord de l'Irak dimanche, mais leur avancée vers Bagdad semble contenue. Les autorités affirmant avoir tué près de 300 insurgés en un jour. Sur le plan international, Téhéran et Washington sont disposés à aider le gouvernement irakien. De mardi à jeudi passés, les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont mené une fulgurante offensive. Soutenus par des partisans du régime déchu de Saddam Hussein, ils ont pris la deuxième ville d'Irak, Mossoul, sa province Ninive (nord), Tikrit et des secteurs des provinces de Diyala (est) et de Kirkouk (nord). Après avoir semblé prises de court, les forces de sécurité ont lancé une contre-offensive depuis trois jours. Dimanche, elles ont repoussé un assaut d'insurgés sur la ville stratégique de Tal Afar, à 380 kilomètres au nord-ouest de Bagdad. Les bombardements ont fait au moins dix tués, selon la police. Plan de sécurité Les autorités ont résumé la situation en déclarant que les forces ont "repris l'initiative" face aux insurgés. Elles ont affirmé ce week-end avoir tué "279 terroristes" en un jour, chiffre impossible à vérifier de manière indépendante. Elles ont aussi annoncé un plan de sécurité pour défendre Bagdad. La capitale a toutefois été frappée par un attentat-suicide qui a fait neuf tués dimanche. Des milliers de citoyens se sont portés volontaires pour prendre les armes contre les insurgés. Au nord de Baqouba, un centre de recrutement a été visé dimanche par des tirs d'obus de mortier. Six personnes sont mortes, dont trois soldats. Etats-Unis et Iran Face à l'escalade, les Etats-Unis ont déployé un porte-avions dans le Golfe persique. Washington est "engagé à soutenir l'Irak", a répété le chef de la diplomatie américaine John Kerry. L'Iran s'est dit aussi prêt à aider Bagdad, mais sans intervenir au sol. Téhéran a affirmé dimanche son hostilité à "toute intervention militaire étrangère", qui compliquerait encore davantage la situation.