Les belligérants du Soudan du Sud ont décidé de boycotter un nouveau cycle de discussions de paix après avoir été accusés de privilégier une solution militaire, a annoncé hier l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) qui assure la médiation. «Les deux parties, qui ne sont pas ici avec nous, nous ont dit qu'elles ne nous rejoindraient pas», a déclaré à la presse le médiateur en chef, Seyoum Mesfin. Ouverts en janvier à Addis Abeba, en Ethiopie, pour mettre fin à la guerre civile qui déchire depuis décembre le plus jeune pays du monde, les pourparlers se tiennent dans le cadre de la médiation de l'Igad, une organisation est-africaine. Emaillées de retards et de blocages, les discussions réunissent les représentants du président du Soudan du Sud, Salva Kiir, et ceux du chef de la rébellion, Riek Machar. Le gouvernement sud-soudanais a indiqué qu'il entendait, par son boycott, protester après des déclarations faites la semaine dernière par le secrétaire exécutif de l'Igad, Mahboub Maalim, qui avait jugé que les belligérants étaient «stupides» en croyant une victoire militaire possible, plutôt qu'une paix négociée. De leur côté, les rebelles ont choisi la politique de la chaise vide, exprimant leur désaccord sur le choix des participants aux discussions. Ils ont réclamé un «processus transparent et inclusif».