Plus d'un mois après la signature d'un accord sur une sortie de crise (et dont la principale clause stipulait la cessation des hostilités qui n'a pas été respectée), le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, et le chef de la rébellion, Riek Machar, se sont entendus, hier, à Addis-Abeba en Ethiopie, sur une date-butoir de 60 jours pour former un gouvernement de transition. C'est le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, qui l'a annoncé après une rencontre entre les deux belligérants, dans le cadre d'une médiation menée par l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad). « Toute tentative de faire obstacle à la paix aura de grandes conséquences », avertit le chef du gouvernement éthiopien dénonçant une « tendance croissante à poursuivre la guerre ». Le secrétaire exécutif de l'Igad, Mahboub Maâlim, s'est montré, lui, particulièrement virulent vis-à-vis des deux parties pour n'avoir pas respecté l'accord de cessez-le-feu signé le 9 mai dernier. L'envoyé spécial américain au Soudan du Sud, Donald Booth, dont le pays a été, sans nul doute, le principal instigateur de cette nouvelle évolution, a déclaré que les pourparlers offraient « la dernière, la meilleure chance aux belligérants pour prouver leur engagement à maintenir l'unité du pays et du peuple ». D'aucuns reconnaissent l'apprêté des négociations et le difficile accord sur lequel a débouché ce nouveau round entre les deux belligérants dont la rivalité politique et tribale a creusé les antagonismes au sein de l'armée sur des lignes ethniques. Cet accord sera-t-il réellement une étape vers la réconciliation et la fin d'une crise qui déjà fait plusieurs milliers de morts et 1,3 million de déplacés ou juste d'une tactique de guerre ? Rendez-vous dans 60 jours.