Assurer une surveillance optimale du tracé frontalier séparant l'Algérie de ses voisins de l'Est, à savoir la Tunisie et la Libye en proie à une montée en puissance du terrorisme, constitue cette exigence de l'heure inscrite parmi les actions prioritaires de la Gendarmerie nationale. Le général-major Ahmed Bousteila s'est déplacé hier dans la wilaya de Tébessa pour s'enquérir de l'efficacité du dispositif sécuritaire mis en place au niveau de cette région frontalière et dont la mission consiste essentiellement à mettre en échec toute tentative d'incursion des djihadistes tunisiens au sein du territoire national. Le commandant de gendarmerie tenait en effet, à travers sa visite à Tébessa, à s'assurer de visu du déploiement des effectifs relevant de cette corporation dans le cadre de la surveillance du tracé frontalier. Bousteila a aussi tenu à être renseigné dans les détails au sujet des méthodes de coordination entre les différentes sections de gendarmerie concernées par la surveillance des frontières. Il s'agit des éléments mobilisés au niveau des postes avancés de leurs collègues insérés au sein du GGF (groupement des gardes-frontières) et qui sont appuyés par les unités d'intervention rapide dans l'accomplissement de leur mission. Des caméras thermiques et 16 nouveaux postés avancés Deux postes avancés ont été d'ailleurs inspectés par le général-major Ahmed Bousteila. Il est question pour le premier de celui implanté dans la localité de Bouchebka, faisant face au mont Chaâmbi situé dans le territoire tunisien. Le second poste avancé visité a été celui de Laâouinet, une autre localité de Tébessa sise à quelques encablures du tracé frontalier. Vu la dégradation de la situation sécuritaire en Tunisie et face à la menace d'incursion des terroristes et de l'infiltration des armes de différents calibres à l'intérieur du territoire algérien, la gendarmerie a pris les devants en procédant au niveau de cette wilaya à la construction de 16 nouveaux postes avancés réalisés durant la période s'étalant de juin 2013 à ce jour. Nous apprenons par ailleurs qu'une vingtaine de terroristes identifiés sont recherchés par les services de sécurité mobilisés dans les wilayas de l'est algérien. L'un d'eux, M. S., originaire de Tébessa, a été récemment abattu au niveau de cette wilaya. Du côté de la localité de Laâouinet, Ahmed Bousteila s'est enquis du taux d'avancement du projet de réalisation d'un nouveau siège du 5e GGF. Le taux d'avancement de cette nouvelle construction, d'un impact certain en termes de surveillance des zones frontalières de l'Est, avoisine les 90% et sa mise en exploitation est attendue pour le début de l'année prochaine.
Une nouvelle unité de surveillance aérienne inaugurée D'autre part, la gendarmerie a procédé en outre à l'inauguration officielle de la nouvelle escadrille d'hélicoptères siégeant au sein de la compagnie de sécurité routière de Tébessa. La nouvelle unité comprend trois appareils de dernière génération qui sont dotés, indique-t- on, d'équipements ultramodernes, à l'exemple des caméras thermiques ayant une capacité de visibilité en infrarouge. Il s'agit, précise-t-on, des hélicoptères «Augsta» d'origine italienne qui se chargeront exclusivement de la surveillance «de jour comme de nuit» du territoire des trois wilayas frontalières de la région de l'Est, soit Tébessa, El-Tarf et Souk-Ahras. En d'autres termes, les unités de gendarmerie implantées au niveau de ces trois wilayas n'auront plus à dépendre du commandement régional qui a son siège à Constantine pour les missions de contrôle aérien des frontières. «Auparavant, il fallait attendre qu'un hélicoptère soit dépêché d'Annaba ou de Constantine pour accomplir ce type de mission, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui avec la création de cette nouvelle unité à Tébessa», nous confie un officier supérieur. «Les nouveaux hélicoptères ont été déjà mis à l'essai», nous fait savoir un des pilotes, ajoutant qu'il est parvenu à détecter de nouvelles pistes de contrebande pendant sa dernière mission de surveillance aérienne des frontières de Tébessa. Lutte antiterroriste et émiettement des réseaux de contrebande «La connexion entre les contrebandiers et les réseaux terroristes n'est plus à démontrer», a souligné pour sa part un des responsables du commandement national de gendarmerie faisant partie de la délégation qui accompagnait le général-major Ahmed-Bousteila durant sa visite d'hier. Quoiqu'elle ait sensiblement baissé en raison du durcissement de la lutte menée par les troupes des GGF, la pratique de la contrebande continue de sévir à Tébessa qui, en sa qualité de zone frontalière, n'est pas épargnée par ce mal nuisible à l'économie nationale et aux collectivités. Les saisies des différents produits de contrebande (aliments, tenues vestimentaires, appareils électroménagers, etc.) qui ont été opérées par les GGF de Tébessa de janvier à juin de l'année en cours représentent un montant de 29 milliards de centimes. A cela s'ajoute une vingtaine d'armes également récupérées au courant de la même période au niveau des zones frontalières de l'Est. Une quantité de 10 000 balles, dix bombes artisanales, des dizaines de grenades ainsi que des lance-roquettes, c'est là par ailleurs le bilan national des activités des gardes-frontières mobilisés à travers le pays. A cela s'ajoute une quantité de 21 tonnes de kif et plus de 2400 têtes de bétail, indique le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud, chargé de communication au sein du commandement national de gendarmerie. A Tébessa, Bousteila avait quant à lui instruit ses troupes de rester vigilantes face à la menace terroriste mais également à durcir le ton en matière de lutte contre le terrorisme.