Postes avancés équipés de caméras de surveillance thermiques, trois hélicoptères sophistiqués et renforcement notable en moyens humains et matériels sont entre autres les mesures décidées par le commandement de la Gendarmerie nationale au profit de la sécurité des frontières est. C'est dans ce cadre que s'inscrit la visite de deux jours qu'effectue depuis hier le patron de la Gendarmerie nationale, le général-major Ahmed Bousteila à Tébessa et d'autres wilayas de l'Est. Une visite visant d'une part, l'évaluation des plans opérationnels mis en place pour la sécurité des frontières et d'autre part l'adaptation des moyens et orientations aux nouvelles conjonctures sécuritaires en Tunisie et en Libye. Le général-major s'est montré ferme et intransigeant en inspectant les différents chantiers de réalisation de nouvelles structures aux frontières de Tébessa où il a durci le ton devant les responsables de réalisation en observant un retard « inadmissible » pour certains projets. Le chantier de réalisation d'un nouveau centre d'instruction à Aïn Zerrouk (Tébessa) où les travaux ne semblent pas avancer au rythme prévu, le commandant de la Gendarmerie nationale a rappelé à l'ordre en exprimant son insatisfaction et en rappelant surtout les responsabilités des uns et des autres tout en ordonnant le rattrapage du retard accusé dans les plus brefs délais. Depuis juin 2013, ce sont 16 nouveaux postes avancés de gardes-frontières mis en service dont la plupart sur la bande frontalière située face au mont Châabni et Guesrine en Tunisie. Les derniers en date ont été mis en service hier par le commandant de la gendarmerie à Laaouinet et Bouchebka où tous les moyens humains, matériels et techniques ont été mis en place afin d'assurer à la fois une surveillance permanente des frontières et une intervention immédiate contre toute éventuelle menace. En effet, ces infrastructures formant la première ceinture de sécurité au pays sont dotées de moyens de surveillance et de communication innovants dont des caméras de surveillance thermiques déployés pour la première fois. Ces unités des gardes-frontières sont en effet prêtes à intervenir à tout moment et assurer la sécurité du territoire. Elles ont, également, l'appui des escadrons des gardes-frontières qui interviennent en seconde position comme étant une seconde ceinture de sécurité assistée, à son tour, par des postes d'observation dont celui de Bouchebka inspecté hier et considéré comme l'un des plus importants postes d'observation de par sa position géographique par rapport aux points sensibles affectés par le terrorisme en Tunisie. L'activité des unités gardes-frontières est coordonnée au niveau des groupements de gardes-frontières et complétée par celle des brigades territoriales avec une assistance selon les besoins des groupements d'intervention et de réserves (GIR). Directives adaptées et renforcement de la surveillance aérienne Les frontières est ont, également, bénéficié d'une escadrille aérienne mise à leur service depuis hier après qu'elles dépendaient de l'escadrille de Annaba. En effet, trois appareils de marque Augusta, équipés de caméras de surveillance thermiques et dont la base est à Tébessa sillonneront en permanence les frontières au niveau de cette wilaya, à El-Tarf et Souk-Ahras. Leurs missions sont presque totalement destinées à la surveillance et la sécurisation des frontières. La visite du patron de la gendarmerie aux frontières a été, également, l'occasion de rencontrer ses cadres opérationnels à ce niveau. Une réunion d'évaluation du niveau d'exécution des plans d'action et leur réadaptation aux nouvelles conjonctures a été tenue. Le général-major Bousteila a, en effet, donné de nouvelles orientations et directives versant essentiellement dans le déploiement de toutes les énergies pour la sécurisation infaillible des frontières, du territoire, des personnes et des biens. Il faut dire que les frontières terrestres est sont à l'heure du renforcement des dispositifs sécuritaires à tous les niveaux depuis plusieurs mois avec un pic en mesures depuis le mois de janvier dernier suite au dérapage sécuritaire en Tunisie et en Libye et aussi des menaces multiples qui secouent la région à partir de la situation inquiétante dans le nord du Mali engendrant une circulation massive de groupes terroristes, d'autres réseaux criminels et d'armes. Une situation qui ne permet pas à l'Algérie de rester indifférente face à une menace transfrontalière, devenue très alarmante dans des pays qui ont perdu le contrôle de certaines régions sur leurs propres territoires et avec lesquels nous partageons de vastes frontières. Même si l'Algérie ne vit pas la même situation et n'a pas été affectée par cette marée d'insécurité et d'instabilité, sa position géographique lui impose une vigilance optimale et le risque zéro pour la préservation de sa sécurité nationale d'autant plus que la nouvelle conjoncture a permis, en plus des menaces terroristes, la propagation d'autres formes de criminalité organisée (trafic d'armes, narcotrafic et contrebande) qui ont profité des circonstances pour gagner du terrain et qui exposent une interconnexion avec l'activité terroriste à plus d'un titre. A cet effet, la région est connaît depuis le début de l'année en cours, des mesures exceptionnelles suivies de près à haut niveau de la Défense nationale. ANP et Gendarmerie nationale coordonnent leurs actions et frappent en bras de fer toute tentative d'atteinte à la sécurité nationale tout en renforçant la coopération avec les services de sécurité des pays voisins notamment en matière d'échange de renseignements. D'ailleurs, lors de notre visite à Tébessa, nous avons constaté à la réception de l'une des structures de la gendarmerie, une liste d'une vingtaine de terroristes nationaux et étrangers (Maliens, Libyens et Tunisiens) recherchés. A noter, par ailleurs, que les mesures prises par le commandement de la Gendarmerie nationale concernent toutes les frontières terrestres, selon les spécificités de chaque région. Une activité intense est observée en matière de lutte contre toutes les formes de criminalité. Selon les chiffres communiqués à ce sujet, les GGF ont saisi durant les cinq premiers mois de l'année, 24 armes à feu, 10 000 balles, des dizaines de grenades, une dizaine de bombes artisanales et conventionnelles, des lance-roquettes et des rampes de lance-grenades. Il s'agit, également, de près de 21 tonnes de kif traité, un demi-million de litres de carburant, 191 tonnes de produits alimentaires destinés à la contrebande et 245 véhicules et 1 000 bêtes de somme utilisés par les contrebandiers.