Désillusion, c'est le sentiment affichée par les quelque 4000 supporters algériens qui ont fait le long déplacement jusqu'à Belo Horizonte pour encourager leur équipe nationale de football, battue finalement 2-1 en remontée par la Belgique mardi pour son entrée en lice dans le Mondial brésilien. Que ce soit l'entraîneur, les joueurs où les supporters et journalistes présents, les mines étaient renfrognées et le sourire absent à l'issue des 90 minutes de jeu sur l'excellente pelouse du stade Mineirao. Tout le monde s'est auto-proclamé sélectionneur national, à la place du Bosnien Vahid Halilhodzic, pour expliquer cette défaite qui aurait pu être un autre résultat si les Verts ne s'étaient pas contentés de défendre et avaient "osé" en attaque. La folle course victorieuse de 54 mètres de Dries Mertens à la 80e minute, aidé par un couloir gauche laissé bizarrement sans couverture lors du second but des Diables rouges, a été tel un coup de massue sur la tête des Algériens. "Il est impensable de perdre de cette manière, sans rien tenter en attaque. S'il n'y avait pas un grand M'bolhi dans les buts, nous aurions perdu par 5 ou 6 buts. Leur gardien (Thibaut Courtois, ndlr), n'a fait aucun arrêt durant tout le match", a regretté Fouzi, accroché par l'APS à la sortie du stade, très remonté contre le sélectionneur Halilhodzic et ses choix tactiques. Pourtant, tout avait bien commencé grâce à un penalty réussi de Sofiane Feghouli à la 25e minute, permettant ainsi à l'Algérie d'inscrire son premier but en coupe du Monde depuis 1986 au Mexique et cette réalisation de Djamel Zidane contre l'Irlande du Nord au premier tour, également sur balle arrêtée (coup franc). Dans les tribunes, c'était le délire du côté algérien et la stupéfaction dans le camp belge qui ne croyait pas ses yeux en voyant son équipe, archi-favorite du groupe H et un des outsiders de la compétition, menée au score. L'espoir persiste Mais en seconde période, les choix de l'entraîneur belge Marc Wilmots ont été gagnants avec l'incorporation du "Mancunien" Marouane Fellaini, pourtant perturbé tout au long de la saison par des pépins physiques et du "Napolitain" Mertens, auteurs chacun d'un but. Pour se justifier, le défenseur Rafik Halliche a expliqué que Fellaini, contre qui il a perdu son duel aérien sur le but, "est très grand. J'ai eu beau m'accrocher, mais il a eu le dernier mot". "Je ne comprends pas comment Halilhodzic peut se permettre de laisser sur le banc un joueur comme Brahimi qui a prouvé par le passé de quoi il est capable. Nous n'avons gagné aucun duel au milieu du terrain, c'est du vrai gâchis, cette défaite est un suicide collectif de l'équipe", s'emporte Salah, un autre supporter qui avait une mine abattue et les yeux hagards. "Il y a des joueurs qui marchaient sur le terrain en seconde période, notamment Saphir Taïder. Il s'agit de la coupe du Monde, c'est le haut niveau, alors que plusieurs de nos joueurs ne sont pas titulaires dans leurs équipes respectives", a renchéri Abedou, la quarantaine, maillot de l'Algérie sur le dos frappé du numéro 10 de Feghouli. Plus tard dans la soirée, le nul entre la Corée du Sud et la Russie (1-1) a gardé intactes les chances d'une qualification historique des coéquipiers de Nabil Bentaleb au 2e tour, à condition de se ressaisir dès le prochain match face aux Asiatiques. C'est la promesse d'ailleurs du capitaine Madjid Bougherra qui, à la fin du match, est allé à la rencontre des supporters ayant choisi de rester dans les gradins : "Ce n'est pas fini, il reste encore deux matchs, calmez-vous et attendez-nous contre la Corée du Sud". Rendez-vous est pris donc pour le 22 juin au stade José-Pinheiro-Borda de Porto Alegre contre la Corée du Sud dans un match déjà décisif pour les objectifs de la sélection algérienne.