Le wali d'Alger Abdelkader Zoukh a affirmé qu'un premier quota de 25 000 logements sociaux locatifs (LSP) sera distribué à Alger en priorité aux familles des bidonvilles et des immeubles menaçant ruine (IMR), en plusieurs phases à partir de samedi. Il a précisé que la wilaya a recensé 72 000 habitations précaires. La wilaya d'Alger compte réceptionner un quota supplémentaire de 11 000 logements sociaux locatifs avant la fin de l'année en cours, sur un programme de 84 000 unités destinés à la lutte contre l'habitat précaire à Alger, a indiqué M. Zoukh à l'ouverture des travaux d'une session de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) consacrée au vote du budget supplémentaire 2014. Pour que les opérations de recasement qui seront inaugurées samedi à Birtouta se déroulent dans le calme, le wali a demandé aux élus locaux d'approcher dès mercredi soir la population et de l'assurer que tout le monde aura au fur et à mesure son logement. «Nous avons demandé au ministère des Affaires religieuses que les prêches du vendredi soient consacrés à cette question en disant aux citoyens qu'ils seront tous relogés mais pas le même jour», a-t-il encore révélé. La priorité donnée au recasement des familles vivant dans des bidonvilles et des IMR s'explique, selon lui, par le souci de récupérer des assiettes pour la finalisation de certains projets (lycée d'El Hamiz, stade de Birkhadem, etc.) et le lancement de nouveaux chantiers en souffrance, y compris de logements. Il faut noter que les services de la wilaya ont recensé, d'après le wali, 72 000 habitations précaires à Alger (baraques, IMR, caves, terrasses, chalets), dont 16 000 se trouvent dans les haouch, anciennes fermes appelées à être remplacées par des constructions en dur, en application d'un accord conclu en janvier entre la wilaya et le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville. S'agissant des familles souffrant de la promiscuité dans les cités populeuses, notamment dans les communes du centre-ville de la capitale, M. Zoukh a assuré qu'un quota «spécial» leur a été réservé parmi les 25 000 unités à distribuer dans les prochains jours, notant que des instructions ont été données pour l'installation des commissions locales d'études des dossiers de ces familles. Malgré la démolition de 400 baraques nouvellement construites durant les six derniers mois, le wali a exprimé sa colère devant l'impuissance des élus locaux à stopper l'agrandissement des bidonvilles. «Nous avons laissé les constructions illicites proliférer. La lutte contre la construction des baraques et des bidonvilles relève des prérogatives du président de l'APC. La wilaya n'est là que pour l'assister», a-t-il rappelé, excédé. La lutte contre la construction de nouvelles baraques est difficile à mener du fait de la multiplication des bidonvilles, de la rareté des opérations de relogement, des complicités et des modes opératoires de leurs auteurs qui agissent de nuit, entre 1h et 4h du matin, ont déclaré à l'APS plusieurs présidents d'APC des communes du centre-ville. Il est à rappeler que le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la ville Abdelmadjid Tebboune a récemment annoncé à Constantine le durcissement prochain des dispositions législatives contre les constructions illicites, sans plus de détails. Alger dispose d'un programme global de 236 000 logements : 84 000 logements sociaux-locatifs (25 000 unités en cours de livraison et 58 000 en cours de construction), 29 000 logements participatifs, 64 000 logements de vente par location, 45 000 promotionnels et 16 000 unités destinées aux houach, selon le directeur de wilaya du logement, Smail Loumi.