La relation bilatérale entre la France et l'Algérie a connu un «renouveau spectaculaire» auquel la diplomatie parlementaire ne cesse de contribuer, a déclaré hier à Paris le président de l'Assemblée française, Claude Bartolone, à l'ouverture de la deuxième session de la Grande Commission France-Algérie, rappelant que depuis la visite à Alger du président Hollande en décembre 2012, on a déjà pu compter quatorze visites ministérielles françaises en Algérie. Bartolone a estimé que le Comité intergouvernemental de Haut niveau qui s'est mis en place, dans le sillage de ces visites, a pu accompagner cette «nouvelle dynamique avec la rigueur qu'il se doit». Evoquant la dernière visite à Alger du ministre des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent Fabius, il a affirmé qu'elle a permis le lancement d'un «dialogue stratégique» franco-algérien, indispensable, selon lui, pour relever les défis sécuritaires et économiques posés par la conjoncture actuelle. Revenant aux thèmes retenus pour cette 2e session parlementaire, à savoir la coopération en matière de formation et de recherche scientifique, et les politiques à mener pour lutter contre le chômage des jeunes, il a illustré, par deux chiffres, l'importance de l'enjeu et l'étroitesse de la coopération dans ce domaine, signalant que 23 000 étudiants algériens suivent un cursus en France (la communauté estudiantine algérienne en France est la troisième plus importante en nombre) et que 650 accords qui lient les établissements d'enseignement supérieur des deux pays. Selon le responsable français, l'enveloppe bilatérale consacrée par la France à sa coopération avec l'Algérie en matière d'enseignement supérieur et de recherche est la «plus importante au monde». Co-présidant l'ouverture des travaux de cette session, le président de l'Assemblée populaire nationale, Mohamed-Larbi Ould-Khelifa, a affirmé que l'intensification des visites officielles entre responsables des deux pays dénote de l'existence d'un dialogue «serein et responsable» entre les deux pays et leurs Parlements. «Ce dialogue vise à donner une nouvelle dynamique à nos relations et à conférer de la consistance à la coopération» bilatérale, a-t-il précisé, souhaitant que cette consistance prenne en ligne de compte le poids de l'historique de deux pays, à travers une «lecture objective d'un passé douloureux dont les responsabilités doivent être assumées». Aux yeux de M. Ould Khelifa, cela donnera une vraie impulsion aux liens et relations actuels. «Nous sommes convaincus que cela permettra plus de rapprochement et la construction d'un avenir basé sur la confiance renouvelée entre nos deux pays et nos deux peuples», a-t-il affirmé. Se félicitant de la tenue de cette session, M. Ould Khelifa a assuré que les deux parties se sont engagées pour développer un partenariat «exemplaire», basé sur l'équité, le respect mutuel, l'équilibre des intérêts et la solidarité, ce qui est, selon lui, l'essence même de la Déclaration d'Alger. Il a, à cette occasion, rendu hommage à la Communauté nationale en France qui, a-t-il soutenu, est un «témoin vivant» des liens historique et de la dynamique des échanges entre les deux pays. La Grande commission mixte France-Algérie a été installée en vertu d'un protocole-cadre signé entre les présidents des deux Assemblées le 21 janvier 2007 à Alger. Ce mécanisme vise à «appuyer le dialogue politique, encourager les échanges entre les organes des deux Assemblées, suivre les relations politiques, économiques et socio-culturelles bilatérales, promouvoir l'amitié algéro-française et la solidarité méditerranéenne au sein des deux Assemblées et contribuer à la promotion et au développement de la coopération bilatérale».