La situation financière du groupe Sonelgaz est restée "fragile" en 2013 malgré les mesures prises par le gouvernement en 2010 pour l'assainir, a indiqué lundi à Alger son P-DG, M. Noureddine Boutarfa. A contrario des performances techniques, la situation financière reste pour sa part fragile en 2013", a-t-il déclaré au cours d'une conférence consacrée à la présentation du bilan 2013 de son groupe. Selon M. Boutarfa, malgré la mise en œuvre du dossier du rachat du découvert bancaire de Sonelgaz à fin 2010 et des facilités octroyées pour le financement des investissements, "les contraintes financières sont restées importantes en 2013". Financièrement, le groupe Sonelgaz a terminé l'année 2013 "dans de mauvaises conditions" en dégageant un résultat net négatif de -29,7 milliards (mds), plus important que les -24,5 mds anticipés par le groupe pour l'année dernière. En outre, le groupe a enregistré en 2013 un déficit de trésorerie pour un montant de 75 milliards de DA. Cette situation a été le résultat des préfinancements des programmes publics associés au non remboursement des créances détenues sur l'Etat, a expliqué M. Boutarfa. L'année 2013 a connu aussi la mise en place de ligne de crédits de plus de 800 milliards de DA ainsi qu'une convention de financement des programmes de développement des sociétés du groupe pour un montant de 1.600 mds de DA. Situation financière: un règlement structurel est nécessaire Rappelant les besoins financiers pour les investissements du groupe pour la période 2014-2024, M. Boutarfa a fait savoir que dans l'optique d'un règlement structurel de la situation financière de son holding, "les pouvoirs publics seront, une nouvelle fois, sollicités pour une solution durable à cette situation". M. Boutarfa n'a pas communiqué les détails de la demande qu'il allait adresser dans ce sens au gouvernement pour assurer la couverture financière des programmes de développement du groupe qui s'élèvent à 6.338 mds de DA d'ici à 2024. Il a, toutefois, révélé qu'il allait demander un statut fiscal spécifique aux sociétés du groupe mais sans évoquer la question de la hausse des tarifs d'électricité qu'il avait auparavant revendiqué pour assurer la continuité de ses investissements. Globalement, l'année 2013 a été une année "exceptionnellement fructueuse" en matière de projets réalisés et de développement des réseaux électricité et gaz, a indiqué le premier responsable de Sonelgaz. La capacité nationale de production d'électricité a été renforcée de plus de 2.000 MW. Le groupe a également réalisé 9.000 postes de distribution répartis sur l'ensemble du territoire national. Durant l'année 2013, le groupe a réussi à mettre en œuvre sa stratégie industrielle et d'intégration nationale. Le groupe s'est engagé en 2013 dans un projet de partenariat avec l'américain General Electric pour réaliser en Algérie des turbines à gaz et des turbines à vapeur. "Un pas de géant vient d'être accompli grâce à ce grand projet de complexe industriel qui produira des équipements fabriqués en Algérie. Des équipements qui génèreront environ 2.000 MW par an à partir de 2018", s'est il réjoui. Sonelgaz s'apprête à annoncer la concrétisation d'un autre grand projet de fabrication de chaudières de récupération qui sera suivi par d'autres projets, dont les appels à manifestation d'intérêt ont été lancés en 2013 à l'instar de celui de la création en partenariat d'une société spécialisé dans la réalisation des centrales électriques, a fait savoir le P-DG. Pas de délestage cet été Le P-DG de Sonelgaz a affirmé que son groupe était en mesure de faire face à la demande en électricité durant cet été eu égard au renforcement des capacités de production de 2.000 MW. Cependant, "le groupe doit faire un effort en matière de distribution qui reste insuffisante et peut même handicaper le travail des sociétés de distribution de Sonelgaz", a-t-il reconnu. A fin 2013, le groupe Sonelgaz qui totalise 40 filiales comptait 7,7 millions de clients.