L'euro gagnait un peu de terrain face au dollar mardi, dans un marché au demeurant sans grand élan, faisant peu de cas d'un indicateur allemand décevant, alors que le billet vert restait sous la pression de la politique accommodante de la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed). Vers 09H50 GMT (11H50 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,3622 dollar, contre 1,3601 dollar lundi vers 21H00 GMT. L'euro montait également un peu face à la monnaie nippone, à 138,74 yens contre 138,65 yens lundi. Le dollar baissait un peu face à la devise japonaise, à 101,85 yens contre 101,94 dollars lundi soir. "Un mélange de diminution des risques baissiers sur la croissance mondiale et de politique monétaire accommodante contribue à tempérer la volatilité des marchés financiers", commentait Lee Hardman, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi. Sur le plan géopolitique, les opérateurs continuent à surveiller la situation en Irak où les jihadistes ultra-radicaux de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont consolidé pendant le week-end leurs positions dans l'ouest frontalier de la Syrie et se sont emparés lundi de la cité de Tal Afar dans la province de Ninive (nord-ouest), et de son aéroport. La crise en Irak a déjà un impact sur les prix du pétrole et de l'or, mais celui-ci restait limité, contenant ainsi les risques de contagion à d'autres marchés, notamment des devises. De plus, la situation en Ukraine montrait des signes de détente après l'annonce lundi d'un cessez-le-feu temporaire des rebelles prorusses et de l'ouverture de négociations avec le président ukrainien Petro Porochenko, une avancée majeure pour mettre fin à une violente insurrection dans l'Est. Les récentes inquiétudes géopolitiques liées à l'Irak et l'Ukraine ont pesé en juin sur le moral des entrepreneurs allemands, qui a reculé plus que prévu, atteignant 109,7 points contre 110,4 points en mai, selon des chiffres publiés mardi. Ces chiffres étaient vus comme "une nouvelle confirmation que la première économie de la zone euro connait un net ralentissement, pouvant laisser la porte ouverte à moyen terme à une action supplémentaire de la BCE (Banque centrale européenne) pour soutenir la croissance", prévenait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque. Cependant, "la situation actuelle a une nouvelle fois été jugée de manière positive", a souligné Hans-Werner Sinn, président de l'institut Ifo, qui mesure cet indicateur très suivi. Cette donnée était de nature à tempérer les inquiétudes des cambistes, notaient des courtiers. Les cambistes attendaient mardi la publication de l'indice de confiance des consommateurs américains pour juin, en quête d'indices sur la vigueur de la reprise de la première économie mondiale. Le billet vert continuait à souffrir des décisions de la Fed, qui a décidé la semaine dernière de réduire encore de 10 milliards de dollars son programme de rachats d'actifs destiné à soutenir la reprise de l'économie américaine, le ramenant à 35 milliards de dollars mensuels, et surtout de commentaires jugés prudents de sa présidente Janet Yellen. Mme Yellen a jugé qu'"une politique monétaire hautement accommodante" était encore nécessaire alors que l'inflation reste "bien en dessous de l'objectif" de la Fed et que le plein emploi est "encore loin". Vers 09H50 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro, à 80,14 pence pour un euro, comme face au billet vert, à 1,6998 dollar pour une livre. La monnaie suisse se stabilisait face à l'euro, à 1,2160 franc pour un euro, et progressait face au dollar, à 0,8926 franc pour un dollar. L'once d'or a fini à 1323 dollars au fixing du matin, quelques minutes après être montée à son niveau le plus élevé depuis mi-avril (1325,85 dollars), contre 1313,50 dollars lundi soir.