La Suisse, rossée par la France (5-2), doit maintenant éviter que se reproduise le scenario de 2010 contre ce Honduras qui l'avait justement éliminée en Afrique du Sud, mercredi à Manaus (20h00 GMT) en clôture du groupe E du Mondial-2014. Jusque-là, l'aventure des joueurs d'Ottmar Hitzfeld a en effet un petit air de déjà vu: une victoire en entame, l'Espagne il y a quatre ans, l'Equateur cette année, puis une défaite qui oblige à se retrousser les manches au dernier match. En 2010, le Honduras avait accroché 0-0 la Suisse et cela avait suffi à éliminer l'actuel N.6 mondial au classement Fifa. Pourtant, ce 2e match entre les deux nations ne se présente pas idéalement pour les Européens, étrillés par la France. De quoi mettre sous pression leur sélectionneur avant son 60e match. Si les joues sont encore rouges, les têtes seront-elles remises pour ce duel à quitte ou double? Actuel 3e de la poule, la Suisse peut s'en sortir cette fois avec une défaite, mais elle peut aussi être éliminée avec une victoire puisque l'Equateur la devance actuellement à la différence de but (0 contre -2). Il ne devrait pourtant pas y avoir de révolution dans l'équipe qui s'est retrouvée menée à la mi-temps les deux fois précédentes, mais a inscrit trois de ses quatre buts dans les dix dernières minutes. Von Bergen blessé, Senderos pourrait le suppléer dans l'axe de la défense. Au milieu, Shaqiri, neuf buts en 35 sélections à 22 ans, est enfin prié d'être à la hauteur de l'évènement. "Chacun peut nourrir de grands rêves, mais nous devons d'abord faire nos petits devoirs, et c'est battre le Honduras et montrer la volonté qu'on a déjà su montrer", synthétise bien Blerim Dzemaili. L'équipe, qui vient d'encaisser en 2014 autant de buts que lors des neuf matches précédents, n'a toutefois perdu aucune de ces trois rencontres à ce niveau contre un représentant de la Concacaf. En face, cela tombe bien, il faudrait un miracle pour que celui-ci, qui à six reprises n'a jamais dominé un Européen, atteigne le tour suivant. Une large victoire et des prières envoyées aux Bleus sont pour cela indispensables. Alors que le Honduras reste sur quatre matches sans but marqué contre des adversaires issus de l'UEFA, heureusement que Costly a inscrit contre l'Equateur le premier but de son pays au Mondial depuis 1982! Ce qui n'a pas empêché la défaite (2-1), ni d'aggraver la différence de buts (-4). "Il faut prendre des risques car on doit gagner, a donc appelé le meneur Palacios, de retour de suspension. Mais la Suisse ne veut pas perdre non plus donc ce sera très compliqué". Sa sélection nationale est pourtant avant toute chose une équipe rugueuse qui sait bien défendre quand la situation l'exige. Derrière, elle sera dirigée par l'imposant Bernardez et Figueroa, qui avait grandement contribué à dégoutter la Nati en 2010. Le petit pays, qui fête seulement sa troisième apparition, attend pourtant depuis huit longues rencontres une victoire en Mondial.