L'Algérie, qui n'a jamais atteint les huitièmes de finale d'une Coupe du monde, a l'opportunité d'"entrer dans l'histoire" au Mondial-2014, à condition d'assurer sa qualification sans trembler jeudi contre la Russie à Curitiba (17H00 locales, 20h00 GMT). Deuxièmes du groupe H avec 3 points, les Fennecs atteindront le second tour s'ils s'imposent face aux Russes (1 pt) ou bien s'ils font match nul et que la Corée du Sud (1 pt), au même moment, ne gagne pas contre une Belgique déjà qualifiée (6 pts). C'est peu dire que les attentes sont grandes pour les hommes de Vahid Halilhodzic, cinq jours après une victoire historique contre la Corée du Sud (4-2), la première de la sélection algérienne dans un Mondial depuis 1982. A l'époque, la Coupe du monde se jouait en Espagne et les Algériens, pourtant victorieux de deux rencontres de poule, avaient été éliminés après le "match de la honte", où Allemands et Autrichiens avaient disputé un non-match puisque le résultat (1-0) les qualifiait tous les deux. "Le but, c'est maintenant de rentrer dans l'histoire en passant le premier tour", a souligné le défenseur et capitaine algérien Madjid Bougherra, l'esprit déjà tourné vers la Russie. "Ce serait exceptionnel. C'est jouable, parce qu'on a les cartes en main. Il faut vite retomber sur terre. Il faudra jouer ce match pour le gagner, pas pour le match nul." Il faut dire que l'Algérie a montré deux stratégies diamétralement opposées entre sa défaite inaugurale contre les Belges (2-1), avec un jeu défensif, et le large succès contre les Coréens (4-2) au bout d'une prestation beaucoup plus offensive et aboutie. "Faire mieux qu'en 1982" Face à la Russie, les joueurs de "Coach Vahid" devront garder le même allant en attaque tout en renforçant leur vigilance derrière, surtout en fin de rencontre où certains Algériens semblent parfois peiner physiquement: sur 4 buts encaissés en deux matches, tous l'ont été en seconde période. "On veut faire mieux que la génération 1982", a assuré le milieu offensif Sofiane Feghouli. "Nous avons montré que nous en étions capables, le plus dur c'est de confirmer contre les Russes." Pour obtenir cette confirmation et éviter tout relâchement, Vahid Halilhodzic a prévenu qu'il ferait "peut-être" des changements dans son onze de départ afin de maintenir l'appétit de tous, comme il l'avait fait après la Belgique avec cinq nouveaux titulaires contre la Corée. "Il faudra essayer de faire un autre exploit pour réussir le plus grand exploit du foot algérien, passer au deuxième tour. C'est plus compliqué mais tout est possible", a prévenu le technicien bosnien, jugeant la Russie "favorite". Cette dernière n'a pas montré grand-chose sur ses deux premières rencontres, avec un nul terne contre les Coréens (1-1) puis une défaite sur le fil face aux Belges (0-1). Mais la Russie a l'avantage d'avoir une défense difficile à bouger, un sélectionneur très expérimenté, l'Italien Fabio Capello, et la perspective du prochain Mondial à domicile en 2018 pour galvaniser l'effectif. "Bien sûr que j'y crois encore", a prévenu Capello à propos de la qualification: si ses hommes battent les Algériens et que la Corée du Sud ne s'impose pas contre la Belgique, la Russie jouera les huitièmes de finale. Et pour l'Algérie, ce serait un nouveau crève-cœur historique.