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«Cette équipe d'Algérie a la fierté d'appartenir à un grand peuple» Zaïr Kedadouche (président de l'association Intégration France) au Temps d'Algérie :
Zaïr Kedadouche, qui a défrayé la chronique en France en démissionnant du poste d'ambassadeur de France en Andorre, dénonçant ce qu'il a qualifié de «racisme» dont il dit avoir été victime, s'est exprimé hier au Temps d'Algérie au sujet du match de football qui oppose notre équipe nationale à celle de la Russie. «A quelques heures du match Algérie-Russie, j'aimerais apporter mon soutien le plus total à l'équipe nationale d'Algérie. L'Algérie, c'est le pays de mes parents immigrés dont mon père Mohand Kedadouche, éboueur, décédé trop tôt pour nous élever et connaître ses enfants qui ont grandi à Aubervilliers dans des conditions matérielles difficiles. Je suis fier d'être français ; je suis né et j'ai grandi en France, mais je suis aussi très fier de mes racines maghrébines et algériennes. Cette équipe d'Algérie est le reflet de la diversité du peuple algérien avec de nombreux joueurs binationaux, français et algériens», nous a-t-il dit. «C'est aussi le reflet de la mondialisation du sport avec des joueurs qui viennent de tous les pays d'Europe et dont l'entraîneur Vahid Halilodzic est lui-même un ancien joueur de Nantes et entraîneur du Paris-Saint-Germain», a-t-il ajouté. «Cette équipe de jeunes ressemble à celles du monde entier, des joueurs qui vont tout donner ce soir pour offrir la fierté et le respect que l'Algérie attend de ses voisins qui encore trop souvent les considèrent avec condescendance», lance-t-il. Cette équipe d'Algérie, c'est la fierté d'appartenir à un grand peuple qui, dans son histoire, a su trouver la force morale pour défendre des valeurs universelles, celles de la tolérance, du respect de la personne humaine et de la dignité», ajoute notre interlocuteur. «Tous les français d'origine maghrébine, marocaine, tunisienne et encore plus les français d'origine algérienne apportent leur soutien le plus total à cette équipe algérienne qui doit rentrer dans l'histoire comme l'ont fait ses prédécesseurs en 1957 lorsqu'ils ont décidé de rejoindre leur pays avec comme capitaine Rachid Mekloufi. Ces joueurs qui étaient promis à une magnifique carrière en France comme internationaux à Saint Etienne, Lille, Monaco ou Toulouse ont préféré défendre des valeurs universelles plutôt que de penser à leur propre carrière», témoigne notre interlocuteur. «Quand la France ne joue pas, mon cœur bat en rouge, vert et blanc pour l'Algérie, pays au carrefour de la Méditerranée que de nombreux français vont soutenir, qu'ils soient comme mon ami Georges Morin, président de l'association Coup de soleil, né à Constantine comme Benjamin Stora, Smaïn ou Enrico Macias, comme tous ces millions de français issus de l'immigration dont les parents ont participé à la croissance économique de la France pendant les trente glorieuses, mais qui vivent encore souvent dans des conditions difficiles», ajoute Zaïr Kedadouche. «Ce match, c'est celui de la mémoire pour tous ces immigrés maghrébins que l'on a laissé vieillir parfois dans les pires conditions dans des foyers d'immigrés. C'est ce que je rappelle dans mon dernier livre paru la semaine dernière aux Editions l'Harmattan «Citoyens contre le racisme et les discriminations», dira encore notre interlocuteur, qui est également président de l'association Intégration France. «Mon voisin Etienne, fils de bonne famille française, qui supporte comme moi la France lorsqu'elle joue, est venu me voir pour me dire : «Nous avons 2 équipes que l'on aime : la France et l'Algérie. comme il a raison !» témoigne-t-il encore. «Face à la violence du monde, au racisme contre les «Arabes» que l'on montre du doigt dès que l'Islam est dévoyé par des fanatiques, le football devient un moyen de rassembler sans distinction d'origine, de race, de sexe ou de religion, comme le mentionne l'article premier de la constitution française», note Zaïr Kedadouche. Zair Kedadouche est, note-t-on, un ancien footballeur. «Quand j'étais joueur professionnel avec Roger Lemaire comme entraîneur au Red Star et Paris FC, celui-ci m'avait trouvé le surnom de fennec», témoigne-t-il. «Alors ce soir, nous sommes tous avec les fennecs rouge, vert et blanc. Pour citer un des plus grands auteurs français que l'on peut aussi considérer comme algérien, Albert Camus, «le bonheur est la plus grande des conquêtes, celle qu'on fait contre le destin qui nous est imposé». Ce soir, le bonheur est à la portée des joueurs algériens, à l'aube d'une conquête qui rentrera dans l'histoire. Quelle que soit l'issue du match, les Fennecs nous font rêver», dira encore notre interlocuteur.