Alors que le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, est attendu demain et après-demain à Alger, l'ancien diplomate Zaïr Kedadouche, qui, rappelons-le, dans une lettre envoyée au président français, François Hollande, a présenté sa démission le mois dernier où il dénonçait les "discriminations" du Quai d'Orsay envers lui, nous a rencontrés hier à Paris. Il était accompagné de Dahmane Abderrahmane qui fut le conseiller à l'Elysée de l'ancien président français, Nicolas Sarkozy. M. Dahmane, qui est à la tête d'un comité de soutien à Zaïr Kedadouche dans "son combat contre la discrimination", ne comprend pas le silence des autorités algériennes face à cette "injustice" et au "racisme". Il dénonce les propos tenus par le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal, qui, selon lui, mettent en cause l'Algérie. "Je tiens à m'insurger face aux propos ambigus du porte-parole du Quai d'Orsay et contre la discrimination et le racisme dont a fait l'objet Zaïr Kedadouche", dira-t-il. Ce dernier ira plus loin car, selon lui, "le Quai d'Orsay a volontairement sanctionné M. Kedadouche, d'abord pour ses origines algériennes, mais aussi parce qu'il est considéré comme un agent de l'Algérie. La communauté algérienne s'indigne au moment même où Laurent Fabius se prépare pour une visite de deux jours en Algérie. La communauté algérienne est choquée par le silence des autorités algériennes qui n'ont pas daigné bouger pour défendre l'un de leurs compatriotes. Kedadouche a été discriminé, parce qu'il est le digne héritier de sa famille qui faisait partie de la Fédération de France du FLN", ajoutera-t-il. Dahmane, à cette occasion, ira jusqu'à s'en remettre au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. "Nous demandons au président algérien, M. Abdelaziz Bouteflika, d'être solidaire avec tout Français algérien, comme le sont Serge et Arnauld Klarsfeld avec tout Français juif discriminé. En tout cas, ce que je retiens, c'est que toute la presse française juge l'affaire condamnable, pourquoi pas le Quai d'Orsay ?", conclut-il. Pour sa part, Zaïr Kedadouche, qui a longtemps et longuement évoqué la discrimination dont il a fait l'objet par le Quai d'Orsay, ne retient, selon lui, que les propos ambigus du porte-parole du Quai d'Orsay qui s'est exprimé en ces termes : "M. Kedadouche s'est exprimé dans tous les médias, y compris la presse algérienne. Cette opération n'est pas née du Saint Esprit." En conclusion, pour M. Kedadouche, "le combat pour la diversité et le combat des Français issus de l'immigration, y compris au Quai d'Orsay, c'est de représenter la France partout dans le monde. Je suis très fier de mes origines algériennes et du parcours de mon père éboueur à Aubervilliers. Au Quai d'Orsay, plus qu'ailleurs, on a cherché à me stigmatiser en fonction de mon nom. Le procureur de le République a été saisi avec le soutien de la Ligue des droits de l'Homme, de la Licra, des invisibles, ainsi que la pétition qui regroupe des milliers de personnes We Sign It". En somme, cette affaire est loin de connaître son épilogue, il revient donc à la justice française de donner suite ou non à la plainte déposée par l'ancien diplomate, M. Kedadouche. C. M. Nom Adresse email